Parfois, La Belle Époque semble bien mal nommée… Surtout, quand elle s’entiche d’un spectacle de cirque où un Blanc soumet un Noir à tous ses caprices. En ces temps-là, il était de bon ton de trouver drôle que le « Blanc clown blanc Foottit » puisse humilier à loisir l’auguste Chocolat, son partenaire de jeu qui était Noir.
Samuel Beckett ne s’y est pas trompé, lui qui s’inspira des duettistes pour dénoncer la violence des rapports entre un maître et son esclave et qui prit leur numéro comme modèle pour inventer les personnages de Lucky et Pozzo dans sa pièce En attendant Godot.
Avec Chocolat clown nègre, Marcel Bozonnet rend d’abord hommage à l’étonnante destinée de Chocolat, premier clown Noir qui, dans la vie, portait le nom de Rafael de Leïos. Cet homme qui rêvait de devenir acteur dramatique était né esclave à Cuba, avait été acheté à 11 ans par un riche Portugais avant d’atterrir à Paris où Foottit l’engage pour son show au Nouveau Cirque.
Marcel Bozonnet réunit cinq interprètes venus de la danse, du théâtre, du cirque pour créer un spectacle à vocation nomade, capable d’aller au devant de tous les publics, de s’installer dans les lycées et les collèges tout autant qu’entre les murs du théâtre.
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