Le spectacle
Résumé de chaque histoire
Fo-Rame
Note de mise en scène
"La volonté de raconter les luttes révolutionnaires demande des acteurs nouveaux autant dans leurs idées que dans leur art. Il ne suffit pas de détester les capitalistes, les flics ou les fascistes pour les dénoncer au théâtre. Si j’utilise une forme qui permet de montrer qui est ce flic, quels intérêts le font fonctionner, quel pouvoir il détient, comment il s’en sert, finalement à quoi et à qui il sert, et que je fais rire de cette découverte alors je fais œuvre théâtrale et politique" Philippe Caubère
Nous avons voulu dans ce spectacle mettre plusieurs femmes à « nu » dans différents contextes à savoir la femme au foyer, la femme au travail, la femme politique et de montrer la place qu’occupe la femme dans le domaine de l’art, notamment sur un plateau de théâtre.
En exagérant les images sur les femmes pour mieux montrer le grotesque des caricatures mais aussi nous pensons qu’il est indispensable de raconter le chemin de ces femmes qui se sont battues pour avoir des droits.
Et même si l’homme et la femme ne parlent pas la même langue anatomiquement, en chacun d’eux se trouve un être opposé qui veille, s’exprime et se dévoile.
Les « Récits de femmes et autres histoires » regroupent des textes écrits à des dates et des occasions différentes. Tous ces monologues convergent cependant sur un point : ils ont pour protagoniste la femme.
C’est pourquoi nous avons voulu une distribution large (Récits de femmes était joué par une seule comédienne) pour amplifier, enrichir, développer le cri de "ces femmes" dans le spectacle.
Nous donnons ici le résumé de chaque histoire sélectionnée à partir de Récits de femmes et autres histoires. Les monologues ne se suivent pas les uns après les autres, ils s’entrecroisent.
Une femme seule
C'est une femme d'intérieur par excellence, qui a tout dans sa famille, tout sauf l'essentiel : être traité comme une personne, un individu. Elle raconte sa vie, son histoire à une nouvelle locataire imaginaire.
Le réveil
Le récit d'une ouvrière qui est exploitée deux fois : à la maison comme bonne à tout faire et à l'usine.
Nous avons toute la même histoire
Ce texte représente un rapport sexuel entre un homme et une femme. Un rapport sexuel où la femme est subordonnée à l'homme. Cette femme est confrontée au problème de la grossesse et veut choisir elle-même le moment où elle donnera la vie
Moi, Ulrike, je crie
Une femme enfermée pour ses idées
Le viol
Récit d'une torture et d'un viol
A la conquête de l’espace scénique, les corps, les voix de ces comédiennes vont lier théâtre populaire et théâtre politique comme dans une lutte incessante de liberté... les corps et les voix montrent un espace moteur et vecteur de liberté… comme une invitation à suivre ces êtres pour découvrir d’autres réalités, d’autres univers parce que « ce soir vous allez rire et …"en riant, la bouche s'ouvre toute grande, mais aussi la cervelle, et les clous de la raison viennent s'y planter." (Molière)
Dans leurs nombreuses pièces et monologues, Dario Fo et Franca Rame utilisent le rire pour dénoncer préjugés et injustices sociales et combattre les classes dirigeantes. Provocateurs, leurs spectacles leur ont valu procès et condamnations et ont engendré de nombreuses polémiques, cependant la plus forte vint sans doute de l'attribution à Dario Fo du prix Nobel 97 de Littérature. C'est pourtant la consécration internationale d'un bouffon certes, mais également d'un grand écrivain de théâtre.
Co-écrit avec Franca Rame, Récits de femmes et autres histoires sont des textes sur la condition de la femme, sur les servitudes sexuelles de la femme et…
« le protagoniste incontesté du spectacle, c’est l’homme ou plutôt son sexe…alors parce qu’il y a deux mille ans que nous pleurons, aujourd’hui, nous autres femmes, nous allons rire et même rire de nous. »
Franca Rame
Nous avons voulu réunir sur une même scène de théâtre sans entrée ni sortie plusieurs vies de femmes d’horizons différents.
Le choix de chaque comédienne s’est fait dans un but bien précis : les monologues de « Récits de femmes et autres histoires » de Dario Fo et Franca Rame parlent « des femmes » c’est pourquoi nous avons pris des comédiennes entre 20 et 40 ans pour raconter plusieurs chemins de vie.
Les personnages évoluent dans un seul et même lieu, un appartement banal où pourtant le confort matériel prime .
Chacune a ses marques dans cette univers où elles se côtoient sans se voir, sans se parler.
Ce qui nous pousse à nous demander si finalement elles ne forment pas qu’une seule et même personne.
Il s’agit aussi d’une métaphore du monde urbain où comme dans le métro, les hommes se croisent sans se voir.
Avant la prise de parole, les corps bougent pour évacuer les souffrances internes, les gestes sont chorégraphiés de manière précise, robotisés et mécaniques .
De la routine de l’enfermement moral et physique naît le premier cri déclencheur d’autres prises de parole.
Elles vont petit à petit mettre des mots sur leur vie, de manière parfois brutale ou maladroite en révélant leur multiple personnalité ; l’une d’elle est schizophrène, l’autre une machine, une troisième, hystérique. Même sans parole, elles vont exister par leur présence, leur corps, leurs actes…
Peu à peu, elles auront besoin d’être ensemble pour évoluer telles un maillon indispensable à leur survie : « une révolution ne se fait pas seul ».
Elles vont rire d’elles-mêmes en reproduisant les schémas de la vie à travers leur expérience quotidienne.
Elles créent leur propre show comme si leur imagination n'avait plus de frontière.
Et au bord de la folie quelque fois, leur réalité leur sautant au visage, elles apprendront que le garant de leur équilibre est ce seul mot presque imprononçable : liberté.
73, rue Rébéval 75019 Paris