Spectacle en napolitain surtitré en français.
Quelle est la différence entre un drame et un mélodrame ? Si l’on ne se fie qu’à l’étymologie, on dira que le second comporte de la musique. Mais si l’on préfère croire ses souvenirs, on se rappellera que seul le « mélo » procure cette tristesse rare, qu’on est un peu content d’éprouver.
Amours, dangers, trahisons, pauvreté et grands coeurs : c’est une vie sur la corde raide que celle de la troupe du Circo equestre Sgueglia. De leurs piteux exploits, on ne verra rien mais on imaginera tout, l’action de la pièce se situe dans les coulisses, où tous les vertiges amoureux peuvent devenir fatals.
« Autour de la préparation d’un plat de macaronis se tisse la trame de la passion qui finira par anéantir deux êtres. Deux êtres d’une grande bonté : Zenobia, la femme du dresseur des chevaux, et Samuele le clown vieillissant. Tous deux seront désenchantés à jamais », raconte Alfredo Arias, qui a retrouvé dans l’écriture du Napolitain Viviani les cirques en perdition croisés durant son enfance à Buenos Aires, mais aussi la verve des feuilletons radiophoniques et la fougue des tangos argentins.
Moins connu hors des frontières italiennes que son contemporain et rival Eduardo de Filippo, Raffaele Viviani s’était attaché à décrire le monde des petites gens et des petites affaires, qui est aussi celui de désirs et de sentiments immenses. Enfant de la balle, acteur autant qu’auteur, autodidacte et saltimbanque, il parle ici d’expérience. « Ce qui fait la différence entre l’écriture de Viviani et celle d’un simple auteur de mélodrames larmoyants, ajoute Arias, est sa lucidité, son ironie, son art d’égarer ses personnages pour mieux les retrouver, les retrouver dans une sorte de lumière clairvoyante. »
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