Né en Argentine, Alfredo Arias fonde, en compagnie d'amis artistes et acteurs, le groupe théâtral TSE à Buenos Aires, qui obtient immédiatement un immense succès avec des créations originales mêlant le fantastique, la féerie et l'humour : ce sera Dracula, Aventuras, Goddess.
Après un passage remarqué à New York, il s'installe, encore très jeune, à Paris en 1970. Sa première pièce, Histoire du Théâtre, et sa mise en scène d'Eva Peron de Copi, sont remarquées pour l'originalité de leur ton, leur fantaisie et surtout un regard radicalement neuf sur le théâtre. Suivent alors Comédie policière (créée dans le prestigieux théâtre de Chaillot, appartenant au Théâtre National Populaire), Luxe, parodie de music-hall, qui est célébrée par une critique dithyrambique dans le cadre du Festival d'Automne et Peines de cœur d'une chatte anglaise, d'après Balzac et Grandville, pièce avec masques, jouée plus de trois cents fois à Paris et reprise à travers le monde entier, et notamment en Italie.
Jusqu'en 1985, le groupe TSE s'installe dans divers théâtres parisiens pour assurer de nombreuses créations parmi lesquelles l'Etoile du Nord, les Jumeaux vénitiens de Goldoni, la Bête dans la Jungle de Marguerite Duras d'après Henry James, la Femme assise de Copi.
Ses succès critiques et publics lui permettent d'obtenir, en 1985, la direction du Centre Dramatique National d'Aubervilliers où pendant six années il mène de front un travail sur le répertoire classique, des créations contemporaines ainsi qu'une réinterprétation ironique du music-hall. Marivaux, Maeterlinck, Mérimée, Goldoni sont ainsi mis en scène. Sa pièce musicale Famille d'Artistes obtient un tel succès qu'il la donne également en Argentine. Il reviendra à son compatriote, Copi, auteur de prédilection, avec les Escaliers du Sacré-Coeur. Puis sa mise en scène de la Tempête de Shakespeare sera créée dans la Cour d'honneur du Palais des Papes pendant le Festival d'Avignon.
La Comédie-Française l'invite alors à mettre en scène, avec ses comédiens, la Ronde de Schnitzler au Théâtre de l'Odéon.
A partir de 1992, il commence toute une série de créations originales, qui lui permettent d'inventer un nouveau langage théâtral qui mêle danse, musique et dialogues poétiques. C'est la revue Mortadela qui obtient le Molière du Meilleur Spectacle Musical. Puis la revue des Folies Bergère, Fous des Folies, Faust Argentin, parodie musicale du thème de Faust, à partir d'un long poème argentin du siècle dernier, pièce dans laquelle il retrouve les planches, comme comédien.
Parallèlement, il monte une nouvelle pièce de Copi, Cachafaz et un monologue pour sa comédienne Marilù Marini, Nini, qui obtient un triomphe à Paris, en province et à travers toute l'Argentine. Il a mis en scène la Pluie de feu de Silvina Ocampo et Aimer sa Mère. Il a monté un spectacle Copi composé de deux pièces le Frigo qu'il interprète lui-même et la Femme assise. Récemment il vient de mettre en scène Peines de cœur d'une chatte française en France (Molière du meilleur spectacle et Molière des meilleurs costumes) et en Espagne, ainsi que la Dame aux camélias à Paris.
Récemment, il a interprété le rôle de Madame dans la pièce de Jean Genet les Bonnes dont il a signé la mise en scène au théâtre de l'Athénée à Paris avant une tournée nationale et internationale (Maroc, pays de l’Est, Argentine, Canada).
Le cas d'Alfredo Arias est extrêmement singulier en France, dans la mesure où il aborde des genres divers, pièces du répertoire classique réinterprétées et créations tout à fait contemporaines, mais où son univers trouve une unité immédiatement identifiable. Il rencontre instantanément auprès d’un très large public une forte adhésion, grâce à la vitalité et aux fantaisies de sa troupe, à la représentation d’un monde dominé par la féerie, le rêve, l'humour, le merveilleux.
Réalisateur de cinéma et metteur en scène d'opéra, il donne également aux oeuvres qu'il aborde, dans le lyrique, une touche tout à fait originale qui aura une grande influence sur la mise en scène lyrique en France et à l'étranger. Il met en scène notamment au Festival d'Aix-en-Provence, les Indes galantes de Rameau, rendant extrêmement populaire et drôle cet opéra oublié. Des oeuvres réputées difficiles comme The Rake's Progress de Stravinsky, également créée au Festival d'Aix et repris de nombreuses fois, rencontre un très grand succès auprès des mélomanes. Ce sera également le cas de la Veuve joyeuse, des Contes d'Hoffmann (donnés dans deux mises en scènes différentes, en Suisse puis à la Scala de Milan, où le succès a été tel que Riccardo Chailly a souhaité retravailler avec lui pour le Barbier de Séville (création juin 1999).
La mise en scène de l’opéra Carmen à l’Opéra Bastille de Paris, entrera au répertoire et sera présenté durant quatre saisons consécutives.
En Italie, outre sa collaboration avec la Scala, Alfredo Arias est lié à l'histoire du Festival de Spoleto depuis de nombreuses années, comme metteur en scène de théâtre et comme metteur en scène d'opéra. Il a créé notamment la Veuve joyeuse de Lehar, les Mamelles de Tirésias de F. Poulenc puis le Songe d'une nuit d'été de B. Britten à Turin.
Son lien avec l'Italie se resserre avec de nombreux projets et avec une expérience à l'école des Maîtres. Après avoir monté avec des élèves Cachafaz de Copi, il créé un spectacle original de music-hall, Amour, Luxe et pauvreté, qui est présenté notamment au Teatro Valle à Rome, dans le cadre du Festival d'Automne. Le teatro Stabile de Gênes l’a invité pour mettre en scène la Dame de chez Maxim's avec la comédienne Maria Angela Melano. La Scala de Milan, l’a également invité pour mettre en scène le Barbier de Séville au printemps 1999.
Récemment il vient de créer pour le festival de la Versiliana à Marina di Pietrasanta la mise en scène de Pallido Oggetto del Desiderio d’après la Femme et le pantin de Pierre Louys.
Dans le domaine du cinéma, Alfredo Arias a tourné Fuegos sur un scénario original, Bella vista d'après Colette pour la chaîne culturelle Arte. Il a également supervisé les tournages de Mortadela, Fous des Folies, Faust Argentin pour la télévision. Et il travaille à plusieurs projets.
Sa collaboration étroite avec des écrivains et des dramaturges le met en contact avec le théâtre contemporain, pour lequel il a demandé récemment à huit auteurs d’écrire des saynètes faisant dialoguer une mère et son fils : création de Mère et Fils en janvier 2005 au Théâtre national de Nice.
Son expérience dans les domaines théâtral, lyrique, littéraire et cinématographique le met au centre de courants européens et internationaux. L'Argentine, l'Angleterre, les Etats-Unis, l'Espagne et l'Italie inspirent ou suscitent ses créations. Son travail lui a permis de collaborer avec des interprètes et des artistes des horizons les plus divers, entre autre pour La Corte del Faraon au théâtre de la Zarzuela de Madrid, Bomarzo à l'Opéra de Buenos Aires.
Parmi les dernières créations, Concha Bonita au théâtre national de Chaillot, comédie musicale qui a rencontré un énorme succès à Paris avant de partir en tournée pour la saison 2003, Madame de Sade qu’il vient de mettre en scène en interprétant lui-même le rôle de la marquise de Sade, Kavafis - les trois cercles de l’exil au centre expérimental du théâtre Colon à Buenos Aires et l’opéra de Benjamin Britten Mort à Venise…et la pièce de Chantal Thomas Incrustations dans le cadre du Festival Tintas Frescas de Buenos Aires.
Alfredo Arias a publié plusieurs de ses pièces en France ainsi qu’un roman Folies Fantôme en 1997 aux éditions du Seuil.
Il a obtenu de nombreuses récompenses : Bourse de la Fondation Guggenheim, Prix du Plaisir du Théâtre pour Peines de cœur d'une chatte anglaise, Prix de la Critique pour l'interprétation de Marilù Marini dans la Femme assise, Molière d'Espagne pour l'interprète principale de la Marquise Rosalinde, Molière du Meilleur Spectacle Musical pour Mortadela, Pegaso d'Oro pour les Mamelles de Tirésias à Spoleto, Molière du meilleur spectacle musical et Molière des meilleurs costumes pour Peines de cœur d'une chatte française.
2007 Mise en scène de Divino Amore, de Alfredo Arias et René de Ceccatty
Il est Commandeur des Arts et des Lettres.
2008 il joue et met en scène L'ile flottante de Chantal Thomas.
En 2010, il met en scène Les Oiseaux d'Aristophane à la Comédie-Française et en 2011, met en scène et joue Truismes d'après Marie Darrieusecq au Théâtre du Rond-Point.
En 2012, il reviste le music-hall avec son fidèle acolyte René de Ceccatty, au Petit Montparnasse avec deux spectacles : Buenos Arias Hermanas et Buenos Arias Cinelandia.
En 2013, il écrit et met en scène El Tigre et en 2016 Déshonorée. Il revient en 2019 avec Madame Pink.
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Théâtre du Rond-Point, Paris
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Cartoucherie - Théâtre de l'Epée de Bois, Paris
Théâtre du Rond-Point, Paris
Cartoucherie - Théâtre de la Tempête, Paris
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Théâtre Suresnes - Jean Vilar, Suresnes
Théâtre du Rond-Point, Paris
Théâtre du Petit Montparnasse, Paris