C’est un paradoxe que Comme il vous plaira : comédie douce-amère, où règne drôlerie, confusion des genres mais aussi amertume, elle est très souvent montée en Angleterre (« Le monde est une scène – All the world is a stage » figure sur le fronton du théâtre du Globe à Londres) mais il faut remonter à 1976 et à la mise en scène de Benno Besson pour sa dernière apparition sur une scène parisienne en langue française (la pièce a été jouée en anglais en 2010 au Théâtre Marigny, dans le cadre de la tournée du Bridge Project dirigé par Sam Mendes.)
À l'image de ce fantastique théâtre de bois, la Tour Vagabonde, la forêt de Comme Il vous plaira révèle les passions, fait voler en éclats les apparences et éclater le langage. Dans ce sanctuaire joyeux, à la fois refuge et espace vierge qu'il faut apprivoiser, le printemps apporte l'allégresse en même temps qu'un ordre nouveau.
Un bouleversement qui fait écho, pour nous, aux possibilités scéniques offertes par la Tour Vagabonde et le rapport unique qu'elles tissent entre le public et les comédiens.
Seront ainsi partagées au plus près des spectateurs les doutes et les audaces de Rosalinde, véritable « femme moderne » : son déguisement d’homme lui permet de descendre du piédestal où la figure féminine est mise à distance, et mener avec Orlando un jeu amoureux qui fait vaciller ce masque révélateur.
Mettant à profit de l'énergie déployée pour les représentations de Roméo & Juliette dans la Tour, nous avons créé et répété ce nouveau projet sur place pendant deux mois, travaillant parallèlement sur une traduction nouvelle, écrite pour l’occasion, et distribuant les rôles de manière à mettre en valeur les différentes facettes et talents d’une troupe toujours à le recherche de nouveaux défis. C’est avec appétit que nous entrons dans la forêt des Ardennes ; nous espérons que vous serez du voyage.
Baptiste Belleudy, metteur en scène
« Baptiste Belleudy, le metteur en scène, possède une belle maîtrise de l’espace, des entrées et des sorties. Des marionnettes et même un vrai cheval créent des surprises dans la forêt des sortilèges. » » Sylviane Bernard-Gresh, Télérama Sortir, le 26 juin 2013
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