Une fiction poétique centrée sur la figure des harragas, ces candidats à l’exil qui vont chercher ailleurs ce qu’ils ne peuvent trouver en Algérie.
Depuis le début des années 2000, ceux qui prennent la décision de partir clandestinement, embarquent sur des radeaux de fortune en Méditerranée, au péril de leur vie ; des noyades multiples et anonymes, aucun chiffre officiel n’existe malgré l’ampleur d’un phénomène qualifié de « tragédie nationale » par l’état algérien.
« Mieux vaut mourir mangé par les poissons que rongé par les vers » est un leitmotiv de la jeunesse algérienne, dont une partie n’imagine plus son salut ailleurs que dans l’exil…
De mon hublot… n’est pas du théâtre social, ni un texte documentaire sur la « condition clandestine ». Pour moi, ce texte raconte avant tout la relation d’une mère et son fils.
C’est donc un texte qui explore la « condition harraga » à partir du point de vue des mères et qui s’appuie sur une expérience physique forte : une houleuse traversée que j’ai faite sur l’un des itinéraires les plus empruntés par les harragas algériens : l’axe Annaba - La Sardaigne.
Mustapha Benfodil
Portée par une langue qui manie habilement la trivialité, par une tension qui arme la chair des acteurs tout en donnant la parole à ces harragas, témoins ordinaires d’une époque qui s’enfonce dans le dégoût de l’étranger, j’ai choisi de mettre en scène cette histoire comme une composition musicale à plusieurs voix, plusieurs dictions, accents…
Julie Kretzschmar
136, rue Loubon 13003 Marseille