En hommage au poète Mahmoud Darwich, le poème Ahmad al-Za’tar sera lu et récité, principalement en arabe, pour donner à entendre la beauté de la langue et le rythme des écrits de ce poète qui a rempli les stades des années durant. La voix grave et charismatique de Saïd Lahmar, porteuse d'émotions, est captée et parfois travaillée en direct, pour devenir un élément de la partition musicale.
Sur scène, le musicien Benoît Poulain est installé dans un îlot à la fois numérique et concret, bruitiste : couvercles et tubes en métal, plumes, ressorts, brosses et pièces détachées d'ordinateur... Il compose une matière sonore en direct mêlant composition électroacoustique et corps sonnants joués et transformés en temps réel pour former un long paysage, tour à tour écrin ou défi pour la voix du récitant. C'est parfois la scène entière qui entre en vibrations par l'activation de fils tendus dans l'espace. Un dispositif immersif constitué d'un orchestre de haut-parleurs manipulés par Julien Reboux diffuse l'ensemble de ces éléments sonores.
Un petit train électrique équipé d'une caméra réalise un travelling le long d’un parcours sinueux d’une vingtaine de mètres de rails dans les méandres desquelles des amas de matières sont posés. Un décor imaginaire miniature fait de galets, pavés, plumes ou photos se dévoile lentement. Ce plan séquence accompagne la narration, en nourrit sa compréhension tantôt par des traductions du poème, tantôt par des images l’évoquant, qui sont projetées en temps réel et traitées en vidéo-mapping par le biais de deux vidéo-projecteurs.
Par la compagnie du grain à moudre.
1, rue Fossés St Bernard 75005 Paris