Une guerre gronde à l'extérieur. A la frontière de deux quartier rivaux, un couple enfermé dans sa chambre se querelle autour d'une éternelle question : le limaçon et la tortue, est-ce le même animal ?
La guerre qui retentit ici et devient peu à peu omniprésente fait écho aux guerres en général dont on entend parler, massivement, à travers le prisme des médias. Ces raccourcis génèrent un climat de peur vis-à-vis de l’extérieur. Les informations qui nous parviennent ne sont-elles pas en partie biaisées, fragmentées ? Quelle perception a-t-on de cette réalité ?
A cela est superposé le conflit conjugal, signe d’un repli, d’une non-ouverture au monde.
Au départ, il y a les acteurs et la langue de Ionesco. Délire à deux est une comédie grinçante. Derrière les situations absurdes surgit une dimension tragique. Le burlesque du conflit laisse souvent place à l’angoisse.
À partir de cette mécanique de langage puissante, exigeante, jubilatoire, presque dénuée d’humanité, il s’agira aussi de dénicher l’imprévisible, déceler les failles qui laisseraient place à l’espoir au milieu du conflit. Il nous faudra faire ressurgir l’humain, l’individu derrière ces personnages grotesques et assujettis.
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