Demain il fera jour

du 20 avril au 30 juin 2013
1h15

Demain il fera jour

À travers l’histoire d’un avocat qui, par peur de représailles, laisse son fils s’engager dans la Résistance, Montherlant parle de l’ambiguïté et de l’inconscience humaine sous l’Occupation. Un texte sombre à l’humour grinçant, remarquablement mis en lumière et joué tout en tension par Michel Fau et Léa Drucker. À découvrir.
  • La pièce de Montherlant la plus secrète et la plus brûlante

Mettre en scène en 2012 un texte de Montherlant peut paraître curieux, mais choisir sa pièce la plus secrète et la plus brûlante est carrément audacieux ! Henry de Montherlant, auteur vénéré à une époque, un peu oublié aujourd'hui, souvent méprisé par ceux qui le connaissent mal, reste pour moi un des grand poètes dramatiques du vingtième siècle. Je me moque des modes, je choisis d'interpréter cet auteur parce que sa langue et son propos me bouleversent ; le fond dévastateur est lié à la forme raffinée de son style.

Montherlant est un auteur à succès quand il écrit Demain il fera jour en 1949, mais ce drame dérange, le sujet est délicat et pesant, le public de l'époque n'a sans doute pas très envie d'entendre parler de collaboration et d'épuration ; on parle même d'interdire la pièce !

Au travers de l'histoire de cet avocat qui a plaidé pour un allemand pendant la guerre et qui ne veut pas que son « bâtard » entre dans la Résistance, Montherlant nous parle de l'ambigüité et de l'inconscience humaine sous l'Occupation, mais ce qui nous heurte avant tout c'est le manque d'amour entre cet homme odieux, étriqué et sclérosé et sa femme délaissée, égarée et envoûtée par son instinct maternel ; entre ce bourgeois misanthrope et cette femme de douleur leur fils non reconnu est sacrifié ; Montherlant rejoint la tragédie antique !

On a souvent reproché à cet auteur comme à Racine, de ne pas respecter les genres ; il y a un humour amer dans cette tragédie en veston, une férocité proche de Thomas Bernhard et un lyrisme précieux ; ce drame de la lâcheté se termine en vertige métaphysique !

Pour porter cette parole terrifiée et terrifiante, j'ai la chance d'être le partenaire de Léa Drucker ; elle possède la dérision et la folie pour incarner cette tragédie de la peur et affirmer que Montherlant est un auteur vivant !

Michel Fau

  • La presse

« D'un auteur qu'on ne joue plus beaucoup, Michel Fau a choisi une pièce rare et très noire (...). Michel Fau a du goût pour la langue audacieuse de Montherlant et pour ce théâtre rigide que déchirent les contradictions de personnages complexes et antipathiques. La production de l'Oeuvre est très soignée. Un décor beau et strict, avec ses étoffes et ses motifs qui disent l'élégance des années 1930, des costumes bien pensés, et une mise en scène volontairement chorégraphiée strictement. » Armelle Héliot, Le Figaro, 25 avril 2013

« Demain il fera jour nous parle de cette France « collabo » de la honte, pas si loin de nous. Et, au-delà, de la perversité des hommes qui cèdent à la haine de soi, à la compromission et au cynisme. Les monstres sont toujours parmi nous. » Philippe Chevilley, Les Echos, 29 avril 2013

« Usant du ton emphatique qu'on lui connaît, maîtrisant comme personne l'art du décalage, l'acteur [Michel Fau] révèle merveilleusement toute l'acidité d'une plume par ailleurs pleine de grâce qui dresse un portrait complexe, pas vraiment reluisant, de l'être humain, et nous permet de pénétrer au plus profond de l'âme névrosée des personnages. Le résultat est à la fois irrésistiblement drôle, grinçant, noir, intense et tragique. » Thomas Baudeau, Fous de théâtre, 30 avril 2013

« Le spectacle est fascinant. Sous des lumières spectrales et dans un mobilier des années 1930, le metteur en scène-interprète recrée l’atmosphère d’un film expressionniste à la Fritz Lang. Il incarne l’avocat avec sa démesure coutumière : à la fois cabotin jusqu’à la caricature, mais d’une puissance si phénoménale, si effrayante qu’on en est envoûté. Face à lui, sa partenaire Léa Drucker n’avait pas la tâche facile dans une de ces créatures frivoles et hystériques que dédaigne si ostensiblement l’auteur misogyne. Elle est magnifique. On croit voir encore une héroïne d’un cinéma d’avant guerre dont elle retrouve les codes et elle reste étonnamment émouvante. Ainsi d’un jeu formel, les deux comédiens tirent une vérité hors normes. » Télérama

Sélection d’avis du public

Demain il fera jour Le 24 avril 2013 à 22h57

Une réussite éblouissante, qui a été saluée par une ovation du public. Il fallait du courage pour monter aujourd'hui cette pièce de Montherlant, qui dérange, et par son sujet et par son exigence, comme les tragédies grecques. Merci donc à Léa Drucker, et plus encore à Michel Fau, d'avoir exhumé ce texte presqu'oublié, mais bouleversant, et de nous l'avoir offert dans une interprétation toujours juste et totalement convaincante.Depuis les eaux du Tibre, où ses cendres ont été dispersées, Montherlant leur adresse sûrement, comme nous mêmes, un grand merci et un grand bravo.

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Demain il fera jour Le 24 avril 2013 à 22h57

Une réussite éblouissante, qui a été saluée par une ovation du public. Il fallait du courage pour monter aujourd'hui cette pièce de Montherlant, qui dérange, et par son sujet et par son exigence, comme les tragédies grecques. Merci donc à Léa Drucker, et plus encore à Michel Fau, d'avoir exhumé ce texte presqu'oublié, mais bouleversant, et de nous l'avoir offert dans une interprétation toujours juste et totalement convaincante.Depuis les eaux du Tibre, où ses cendres ont été dispersées, Montherlant leur adresse sûrement, comme nous mêmes, un grand merci et un grand bravo.

Informations pratiques

Théâtre de l'Œuvre

55, rue de Clichy 75009 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Pigalle Salle climatisée
  • Métro : Liège à 183 m, Place de Clichy à 309 m
  • Bus : Liège à 104 m, Place de Clichy à 228 m, Bucarest à 267 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre de l'Œuvre
55, rue de Clichy 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 30 juin 2013

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