Des châteaux qui brûlent

Nous voilà témoins d'une révolte ouvrière dans une entreprise d’abattage mise en liquidation judiciaire. Après L'augmentation, Anne-Laure Liégeois s'empare à nouveau d'un sujet de société et brûlant d'actualité, en adaptant le roman d'Arno Bertina.

Nous voilà témoins d'une révolte ouvrière dans une entreprise d’abattage mise en liquidation judiciaire. Après L'augmentation, Anne-Laure Liégeois s'empare à nouveau d'un sujet de société et brûlant d'actualité, en adaptant le roman d'Arno Bertina.

  • La lutte et la fête cohabitent sous le même toit

Au départ, il y a le roman d’Arno Bertina paru en 2017. Une fiction ou presque. Pascal Montville, secrétaire d’État à l’Industrie, se retrouve séquestré par les ouvriers d’un abattoir de poulets au fin fond du Finistère. À l’extérieur, tout autour de l’usine, les journalistes, les forces de l’ordre se mobilisent. Les débats sont houleux. Comment renouer le dialogue et retrouver la confiance ? La catastrophe est-elle évitable ?

Dans ce huis-clos improvisé, peu à peu la lutte collective s’organise. Pour la première fois, les ouvriers regardent le visage de leurs collègues, apprennent à se connaître. Le groupe se forme, comme un chœur dans la lutte pour mieux dire l’humanité retrouvée. La révolte sociale se mue en fête, jusqu’au carnaval.

12 acteurs qui sous la direction d’Anne-Laure Liégeois viendront incarner cette multitude pour nous offrir un théâtre polyphonique. Quand la lutte et la fête cohabitent sous le même toit, quelle meilleure solution pour relancer le combat ? Cela promet une traversée vivifiante pour dire la révolution joyeuse !

  • La presse

« En phase avec les préoccupations sociales, politiques, climatiques de notre époque, Des châteaux qui brûlent fait se confronter un maelström de réflexions. » La Terrasse

« Une incroyable force d'optimisme, un élan humain » Médiapart

« C'est très beau de voir des individus qui ne partagent au départ que leur lieu de travail devenir un collectif... » L'Humanité

« Un spectacle éclairant la nature nouvelle des luttes sociales à travers une fiction haute en couleurs. » Sceneweb

« La metteuse en scène nous plonge dans les réalités d’un monde où les petits, tels des dindons de la farce, se font dévorer par les ogres du pouvoir. Cette fiction théâtrale-documentaire, portée brillamment par douze interprètes, résonne comme un « chant » des possibles. » L'oeil d'Olivier

« Anne-Laure liégeois va droit à l’essentiel dans une mise en scène rigoureuse, épurée, fluide et dynamique, une ligne claire et sans heurt où la parole, et les corps, circulent en continue sans que jamais nous ne perdions le fil de ce qui exprimé là et mis en jeu. » Un fauteuil pour l'Orchestre

  • Note d'intention

Des Châteaux qui brûlent est un roman. Une narration fictionnelle. Non, l’usine de Chateaulin n’existe (presque !) pas. Et Christiane Le Cloach, Fatoumata Diarra, Pascal Montville, Céline Aberkane ne marchent pas sur la terre ! Pourtant, il me semble, quand je prends à nouveau le livre que je leur ouvre la porte du bureau de la passerelle, celle juste à côté de la plante verte à droite du distributeur ! Tout est faux et tout est vrai. On dirait du théâtre ! Et si je parviens à les appeler des « personnes » (comme Marivaux dans La Dispute fait dire à Églé découvrant Azor « Qu’est-ce que cela, une personne comme moi… »), je devrais peut-être bien finir par les appeler « personnages ». Car ils ne sont pas d’une chair qui vit là quelque part dans le Finistère, ils sont des oeuvres de l’esprit. Ou bien s’ils sont de chair, ils sont d’une multitude de chairs dans leur mélange. Dans cette composition entre la cendre du souvenir. Ils sont De Bertina ! Arno Bertina est un romancier qui écrit des romans. Pas un documentariste qui crée des documentaires. Ni Emmanuel Riche, le réalisateur de Strip-tease qui donna à connaître la famille De Becker (citée sans doute à cause des majorettes qui ici nous rapprochent !), ni Jean Rouch, créateur de l’ethnofiction (« existe-t-il une plus belle définition du cinéaste ? » s’interroge Godard), quoi que… Donc. Arno Bertina met toute sa volonté à déplacer le réel, un réel vu autrement que par les faits, il crée une oeuvre d’art, quelque chose de beau qui sonne juste et qui intéresse particulièrement la langue. Céline Aberkane, conseillère du ministre, Gérard Malescese, syndicaliste, Vanessa Perlotta, de l’unité de conditionnement, n’ont pas des langues. Ils ont une langue, souvent très écrite, composée d’images qui incarnent l’action, l’espace, le temps. Ils ont la langue de Bertina.

S’ils sont personnages, puisque créations génériques, ils ne sont pas pour autant personnages de théâtre. Comme pour « les êtres de la vraie vie », le personnage de théâtre parle depuis l’instant. Il parle là. Leur langue, à eux, est construite de telle sorte qu’elle existe sur plusieurs pages, qui peuvent occuper des heures, voire des jours de lecture. Quel est le personnage de théâtre qui a tout ce temps pour se raconter ? (Et a fortiori, quel est l’individu, interrogé dans une émission, un entretien pour un journal, qui a le temps de décrire le réel dans toute sa complexité ?) Ces personnages ont le temps de se construire car ils sont du roman et en cela ils sont à aucun autre semblables. Et même si des rapprochements peuvent s’opérer entre ce roman et le théâtre (notamment car deux de nos vieilles unités sont au garde à vous : unité de lieu, unité d’action, présentes ! et encore fin toute shakespearienne ou pages parfois pleines de ce lyrisme, qui exaltent poétiquement les passions), il n’en est pas moins certain que ces êtres-là, s’ils ne sont pas de chair, ne sont pas de vent non plus. Il faudra passant par leur langue commune dessiner leur être et la donner à voir dans l’espace du théâtre.

 

Anne-Laure Liégeois

Sélection d’avis du public

un tres bon moment Par Ben D. - 20 avril 2023 à 09h01

engagé, drole, emouvant, excellent

Révolution joyeuse ? Par François L. - 13 avril 2023 à 07h57

Tout au long de la pièce, vous serez animés d'un double questionnement : - vous vous demanderez quel est le mode d'action préféré de l'auteur - vous vous demanderez comment cette histoire va se dénouer. Peut-être parviendrez-vous à faire le tri entre les vrais fausses pistes et les indices réels. Réponse en toute fin de pièce.

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un tres bon moment Par Ben D. (3 avis) - 20 avril 2023 à 09h01

engagé, drole, emouvant, excellent

Révolution joyeuse ? Par François L. (220 avis) - 13 avril 2023 à 07h57

Tout au long de la pièce, vous serez animés d'un double questionnement : - vous vous demanderez quel est le mode d'action préféré de l'auteur - vous vous demanderez comment cette histoire va se dénouer. Peut-être parviendrez-vous à faire le tri entre les vrais fausses pistes et les indices réels. Réponse en toute fin de pièce.

Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête

Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 174 m, Plaine de la Faluère à 366 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
    Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 23 avril 2023

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