« Il se révolte contre l’histoire : je le répète, cette position est intenable. Il se condamne à la louange de ceux qui ne l’entendent pas, à la haine de ceux qu’il voudrait convaincre. Il ne peut trouver ni assise ni réponse. L’inévitable vide où il se débat le voue au mépris de lui-même. Il doit cependant s’obstiner parce qu’il n’est rien aujourd’hui de plus révoltant que la démesure de l’histoire. » Georges Bataille. A propos d’Albert Camus.
Je ressens avec une très grande violence ces quelques mots, écrits après la parution controversée de L’Homme révolté, et j’ai le sentiment de les partager avec Jean-Luc Raharimanana – un lien indicible. S’approprier les mots des autres est le commun des metteurs en scène. Etonnamment le sens de cette « critique » est certainement la raison même de notre rencontre. Et le sujet – singulier ? - de notre travail.
Des ruines… Un spectacle chargé de rage et de révolte contre ce monde, de douleur. Avec force. Et rires insupportables et larmes… Un spectacle porté par le comédien Phil Darwin Nianga habité par la langue inouïe de l’auteur malgache Raharimanana.
Thierry Bedard
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