Deux frères ont recueilli chez eux une jeune fille qui se révèle très vite le catalyseur du fragile équilibre de leur relation. Un peu perdus et maladroits, ils glissent peu à peu dans une atmosphère trouble pour se retrouver dans une spirale dangereuse où la mort de l’un d’eux est l’apothéose d’une situation rendue impossible.
Par la Compagnie Ici et Maintenant. Le texte est publié aux Éditions L’Avant-Scène Théâtre, traduction Jean-Romain Vesperini.
La pièce est écrite comme une partition musicale. La tension évolue dans un crescendo du début à la fin ! Il s’agit d’exploiter cette tension sans pour autant empêcher l’effet de surprise de la fin et éviter toute redondance du texte à travers la mise en scène.
Les personnages sont tous ambigus. Ils jouent sur le mensonge et se manipulent les uns les autres. C’est cette relation entre ces trois êtres humains qui nous intéresse. La désinvolture du texte pourrait nous faire croire que tout ce jeu est inconscient si n’était le dénouement. Le but de la mise en scène sera de respecter cette légèreté du texte et cette ambiance quotidienne sans pour autant oublier le pathétique qui règne de bout en bout.
En outre, cette pièce doit être traitée sans la moindre distance vis-à-vis des gags du texte. Surtout rester accroché au texte, à son premier degré. Ne pas cabotiner… La mise en scène devra au contraire se confronter à une grande précision et une grande rigueur afin de saisir les moments ambigus qui rendent cette ambiance malsaine et équivoque malgré un texte léger. La mise en scène s’attachera à mettre le spectateur sur le fil du rasoir jusqu’au coup final et à souligner l’humour de la façon la plus adroite possible tout en resserrant et en étouffant de plus en plus l’atmosphère sur le plateau.
Un auteur singulier, redoutable. « Pour le traduire, il faut alors s’imprégner d’une étrange et malsaine atmosphère qui va transmettre une émotion, celle d’inspirer une traduction acérée et pointue. Voilà la difficulté de la traduction de Paravidino, c’est une traduction de sentiments pas de mots. Cette écriture singulière a pour avantage de dégager un univers glauque mais poignant, triste mais rayonnant. » J.R Vesperini, Avant Scène Théâtre n°1245
38, boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris