Assumant de rêver ces multiples vies à partir du réel, Joséphine Serre imagine cette histoire d’amitié amoureuse comme une tentative de panser les blessures de l’exil, une possibilité d’accalmie, de réconciliation entre les deux autres protagonistes de l’histoire que sont la France et l’Algérie. Avec ce diptyque l’autrice, ramenant au présent l’âme profonde de deux anonymes, compose un « hymne à l’altérité ».
Avec ce diptyque l’autrice, ramenant au présent l’âme profonde de deux anonymes, compose un « hymne à l’altérité ».
Après Data Mossoul présenté à La Colline en 2019, Joséphine Serre fait dialoguer dans une fiction documentaire les portraits de deux êtres dont l’intimité est traversée par l'Histoire qui unit, jusque dans notre présent, l'Algérie et la France.
La première figure est celle d’Amer M., dont Joséphine Serre a découvert le portefeuille dans sa boîte aux lettres. Les documents qu’il contenait lui ont notamment appris que son propriétaire était né en Kabylie en 1932 et qu’il est venu travailler en région parisienne en 1954. Le hasard de cette trouvaille entrelace une histoire personnelle à celle, passionnelle et conflictuelle de la France et de l’Algérie. La dramaturge a voyagé sur les traces d’Amer M., jusqu’à s’immerger dans la réalité crue, avec ses dénis et ses silences, de cette page de l’Histoire. Reconstituant des fragments de vie, à partir d'hypothèses et de la consultation d'archives, Joséphine Serre fait dialoguer passé et présent, intime et politique, tissant les multiples vies de cet Ulysse contemporain.
Le second portrait dessiné par Joséphine Serre naît des trois lettres manuscrites et d’une carte de visite, précieusement conservées dans le portefeuille d’Amer M. et signées par Colette B. Partant de ces quelques indices, la dramaturge arpente les quartiers de la Bastille, Ledru-Rollin et Daumesnil pour se lancer dans l’écriture du destin de la mystérieuse Colette B., pianiste à Radio France des années 60 aux années 90, qu’elle choisit d’imaginer « pied-noir » d’Algérie, contrainte de quitter Oran à l’indépendance.
Assumant de rêver ces multiples vies à partir du réel, Joséphine Serre imagine cette histoire d’amitié amoureuse comme une tentative de panser les blessures de l’exil, une possibilité d’accalmie, de réconciliation entre les deux autres protagonistes de l’histoire que sont la France et l’Algérie.
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