Dans le cadre du Festival d'Automne à Paris.
Un performeur seul sur la scène, Antony Rizzy, monologue sur les substances psychotropes et médicamenteuses, et l’ivresse qu’elles procurent.
L’homme est au bord du gouffre et toutes ces molécules qui le soutiennent pour vivre sont là pour le maintenir en vie, la lui ont même sauvé parfois, l’ont aidé en tout cas à accomplir certaines actions, à franchir des étapes.
Le monologue Drugs kept me alive (Les drogues m’ont maintenu en vie) parle d’un survivant. Il explore toutes les issues de secours, l’aiguille de sa boussole toujours tournée vers les raccourcis entre le ciel et l’enfer, pour toujours avoir une longueur d’avance sur la menace de la Faucheuse. Sa rapidité est sa meilleure arme, son humour un médicament puissant et ses acolytes répondent à des noms illustres issus des sphères supérieures, tels que ecstasy, kétamine, GBH, poppers, speed, cocaïne, 2C-B, 2C-1, 2C-7.
Avec ces cristaux à inhaler, ces « démangeurs » de sang et ces envoûteurs cérébraux, il se repousse et se jette dans le magma de ce qui le maintient en vie : le désir tourbillonnant de l’ivresse permanente. Il se meut à bord d’un gigantesque dirigeable, loin au-dessus des nuages, il amarre aux quais de chimères qui semblent être en perpétuelle transformation, se crée des mirages qui semblent l’envelopper aimablement et lui procurent un bonheur intense. C’est précisément cette intensité hors du monde qui fait battre ce désir obsessionnel. Une intensité emplie d’une sorte de pureté : l’extase. C’est une sensation étrange qu’une chose puisse être à la fois aussi floue et aussi transparente. Comme une bulle de savon que l’on peut tendre tout autour de la peau pour ainsi s’enfoncer lentement et disparaître. Cette bulle d’air est sa seconde nature, une enveloppe où le silence est assourdissant et qui le protège de la mort.
Mais on approche du plaisir ultime, du superlatif de l’extase quand les médicaments du monde d’en haut se mêlent à ceux du royaume des ombres.
Dans Drugs kept me alive, Jan Fabre esquisse une vie au bord du gouffre de la mort.
Plus on s’approche de la mort, plus les pilules, les poudres et les boissons doivent soutenir la vie. Telle est la situation dans laquelle se trouve le personnage de cette pièce : il a vu la mort en face et décide de jouer au poker avec la maladie dans son corps : drugs kept me alive
Luk Van den Dries
« Comme d'habitude a contre-courant, Jan Fabre nous entraîne dans un univers chatoyant et trouble. L'intelligence du propos et la scénographie somptueuse mettent en tension d'un seul coup la mort et la résurrection des corps, la peur de vivre, le goût de la consumation, le dégoût de la consommation. » Danser
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
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