Après Les Frères Karamazov, Sylvain Creuzevault et son équipe s’emparent de figures historiques : écrivains et hommes politiques choisis au sein de l’extrême droite française, de la fin des années 1930 jusqu’à la collaboration et à l’épuration, sauvage puis légale, où certains trouveront leur fin.
Dans le cadre du Festival d'Automne à Paris.
Le théâtre que Sylvain Creuzevault invente avec ses huit acteurs et actrices fait jouer des « grimaces ». Il les suscite par le jeu, les expérimente au plateau, les produit face aux spectateurs. Dans Les Frères Karamazov, leur matière était les personnages du roman. Cette fois, l’équipe s’empare de figures historiques : écrivains et hommes politiques choisis au sein de l’extrême droite française, de la fin des années 1930 jusqu’à la collaboration et à l’épuration, sauvage puis légale, où certains trouveront leur fin. Se rappellent ainsi à notre bon souvenir Doriot, Déat, Laval, Rebatet, Brasillach, Céline, Brinon et quelques autres. Leurs discours, leurs livres, leurs mots sont des matériaux du spectacle.
On y retrouvera l’épisode que Céline a immortalisé sur un mode grotesque dans D’un château l’autre : Sigmaringen, ce nid d’aigle en Forêt Noire où avaient détalé Pétain et son gouvernement, suivis d’un cortège des collaborateurs en déroute. Un petit monde en panique dans sa fin de partie, « communauté réduite aux caquets » (Rebatet), avec « l’article 75 au cul » (Céline) – l’article 75 étant, dans l’ancien code pénal, celui qui condamne à la peine capitale « tout citoyen français reconnu coupable de trahison et d’intelligence avec l’ennemi ».
C’est suite à un travail sur la résistance allemande pendant le régime nazi, que la compagnie a décidé de s’intéresser, symétriquement, au fascisme français dans la même période. Mais la question ne change pas : en scrutant le fascisme, c’est aussi l’antifascisme qu’on sonde – ce qu’il est, ce qu’il peut, et fait, ou pas. Il ne s’agit pas d’une reconstitution historique, mais d’une comédie écrite au moment du danger. Maintenant.
« Un précipité de sinistres destins rassemblés dans une fresque inédite, qui sonne comme une puissante alerte. » Les Échos
« Edelweiss [France Fascisme] invite le spectateur à interroger son rapport au fascisme. Éclairant et glaçant ! (...) Hors l’indéniable intérêt politique d’Edelweiss, Creuzevault prouve son impeccable maîtrise de la scénographie et de la mise en scène. Les comédiens (…) sont tous éblouissants. » La Terrasse
« Ambitieux, courageux, politiquement engagé. » Télérama TT
« Dans un texte bien construit et une très belle mise en scène, Sylvain Creuzevault [...] montre avec humour les coulisses d'une époque habitée de figures autant tragiques qu'infâmes. » La Revue du spectacle
Restitution d'une époque que je ne connais pas bien, très instructif. Interessant dans l'époque actuelle. Mise en scène dynamique, un peu d'humour bienvenu pour accompagner ces messages frigorifiants. Un très bon spectacle. Juste pas compris le pourquoi des séquences dénudées : s'imposent-elles vraiment ? Brasillach et Céline sont les personnages les plus intéressants à mon avis
Consacrer une pièce aux fascistes français : pourquoi pas, le sujet méritait d'être traité, et pas seulement pour ses échos avec le monde d'aujourd'hui. Je suis quand même resté sur ma faim. Si l'objectif était de nous faire connaitre la banalité et la diversité des fascistes français, il n'est qu'à demi-atteint car le propos n'est pas toujours très limpide. Si l'objectif était plutôt de parler d'aujourd'hui, le montage de début à partir de la phrase "Plutôt Hitler que le Front Populaire" et la phrase de fin nous invitant à nous méfier et affichant"Ils arrivent" auraient suffi et tout le reste entre les deux (la pièce elle-même) un complément pas très didactique. La théâtralité de Creuzevault est elle-même inégale, hésitant entre quelques passages très réussis (comme la panique téléphonique atteignant Laval et ses ministres face aux victoires alliées) et d'autres dont l'intérêt n'est guère évident.
Pour 2 Notes
Restitution d'une époque que je ne connais pas bien, très instructif. Interessant dans l'époque actuelle. Mise en scène dynamique, un peu d'humour bienvenu pour accompagner ces messages frigorifiants. Un très bon spectacle. Juste pas compris le pourquoi des séquences dénudées : s'imposent-elles vraiment ? Brasillach et Céline sont les personnages les plus intéressants à mon avis
Consacrer une pièce aux fascistes français : pourquoi pas, le sujet méritait d'être traité, et pas seulement pour ses échos avec le monde d'aujourd'hui. Je suis quand même resté sur ma faim. Si l'objectif était de nous faire connaitre la banalité et la diversité des fascistes français, il n'est qu'à demi-atteint car le propos n'est pas toujours très limpide. Si l'objectif était plutôt de parler d'aujourd'hui, le montage de début à partir de la phrase "Plutôt Hitler que le Front Populaire" et la phrase de fin nous invitant à nous méfier et affichant"Ils arrivent" auraient suffi et tout le reste entre les deux (la pièce elle-même) un complément pas très didactique. La théâtralité de Creuzevault est elle-même inégale, hésitant entre quelques passages très réussis (comme la panique téléphonique atteignant Laval et ses ministres face aux victoires alliées) et d'autres dont l'intérêt n'est guère évident.
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.