« Où habitez-vous ? Dans le langage. » J.L. Godard
Spectacle à deux personnages et un banc
L’univers scénique et la mise en espace
Le projet "Mémoire de trains, histoires de trains"
Qui est le voleur du portefeuille et quel est son enjeu réel ? Qui a tué le chien ? Comment une victime devient coupable ? De quelle manière se délivrer de ce poids ?
Victor, malmené par son père et par la vie, est un enfant lumineux mais fragile. Sur le quai d’une gare, il tombe nez à nez avec un « autre lui-même » surgi de nulle part. L'action se passe dans les années d'après guerre. Un regard est porté sur le ressenti cruel qu’ont parfois les enfants du monde dans lequel ils vivent.
Autour d’un fait apparemment anodin, le vol d’un portefeuille, un corps à corps s’engage entre les deux parties d’une même personnalité qui s’acharnent à traquer la vérité. Le duel prend vite l’allure d’un jeu surprenant dans lequel l’imaginaire est aux premières loges. Le quai devient espace sidéral, le train se transforme en comète, dans le ciel un envol de portefeuilles…
Un chien, une étoile et un cosmonaute accompagnent cet étrange voyageur dans sa quête d’identité. Le conflit intérieur de Victor se dénoue. L’autre « son double » s’efface, les tourments de l’enfant aussi.
Cette comédie corrosive part du postulat qu’il est possible d’échapper à l’idée de « fatum » qui pèse sur l’humanité. Elle explore la genèse d’une existence à la manière d’une intrigue policière, empruntant sa singularité à la poésie de l’enfance. Les mots fusent. Le langage, ici, devient libérateur, réjouissant.
Par la Compagnie Le Square, en résidence à Gare au Théâtre.
Un train, qui passe, que l’on entend, mais que l’on ne voit pas. Un haut-parleur dont la voix se disloque peu à peu. Un banc qui devient tour à tour balançoire, lit, voie lactée, unique accessoire cerné de colonnes lumineuses intemporelles. C’est l’univers dans lequel l’imaginaire et la réalité de Victor se dédoublent ou se juxtaposent.
Les deux acteurs sont projetés dans ce « ring » improbable et rebondissent perpétuellement sur le seul point d’appui, le banc, radeau auquel ils s'accrochent. Les mots se jouent des corps ou l’inverse. Le charnel et la transcendance se débattent sans trêve dans un « match » singulier qui suit sa logique et son but.
Ce texte, dans une première version, a donné lieu à une lecture-débat sur le thème Le prix de l'identité animée par Alain Didier-Weill, auteur, dramaturge, psychanalyste. Il a également été diffusé sur France culture dans une réalisation de Jean Couturier avec N. Kanoui, P. Theaurau et T. Beauchamp.
Ce spectacle est créé dans le cadre d'une initiative pluridisciplinaire intitulée Mémoire de trains, histoires de trains. Imaginée autour de la thématique : les trains, mémoire du XXe siècle, elle débutera à l'automne 2006 et sera l'occasion de diverses réalisations, spectacles, collectes de paroles, témoignages, publications, documents vidéo, photographies...
L'idée motrice est de développer une démarche vers des publics issus du "monde du travail". Des salariés de la banlieue parisienne seront invités à prendre part à l'ensemble des actions proposées. Suite à la présentation du spectacle qui sera le point de départ, des ateliers seront mis en place afin de "partager la parole". Ils auront pour objet d'aboutir à des réalisations, à des représentations publiques élaborées avec l'ensemble du groupe.
Cette initiative souhaite remettre le public au coeur du projet de création afin d'explorer de nouveaux moyens de rencontre entre les citoyens et les oeuvres. Le thème du "train" semble un vecteur privilégié pour favoriser l'échange et susciter l'imaginaire.
13, rue Pierre Sémard 94400 Vitry-sur-Seine