Embrassez-les tous

du 13 au 14 mai 2012
1h15

Embrassez-les tous

Une contrée lointaine et inconnue. Un jeune homme rentre chez lui après une longue journée d’usine passée à égorger des poulets. Une femme, sa mère, l’attend. Un mur se dresse sur la route du jeune homme. Il n’était pas là hier. Sur le mur, un soldat. Le pays est coupé en deux car les gens veulent la paix, explique le soldat : le jeune homme doit faire le tour.

Une contrée lointaine et inconnue. Un jeune homme rentre chez lui après une longue journée d’usine passée à égorger des poulets. Une femme, sa mère, l’attend. Un mur se dresse sur la route du jeune homme. Il n’était pas là hier. Sur le mur, un soldat. Le pays est coupé en deux car les gens veulent la paix, explique le soldat : le jeune homme doit faire le tour. Sa Mère l’attend et s’impatiente. Elle est enceinte, entretenue et dévoreuse. Elle pousse le jeune homme à y retourner, et à insister.

Une contrainte lointaine, inconnue, mais différente. Du temps a passé. Une jeune femme, Nina, explique à son psychologue le but de son travail de recherche en neurobiologie : étudier le renouvellement de la mémoire et sa localisation. Où est la mémoire ? Elle-même l’a perdue, ne se souvient de rien avant ses neuf ans. Un conflit militaire ? Des lambeaux de souvenirs lui reviennent, ici et là. Elle aussi tue des poulets, mais pour disséquer leurs bulbes olfactifs. Elle aussi n’en peut plus. Elle aussi ne fait rien, et attend.

Comment définir Embrassez-les tous ? Peut-être par l’esprit commun de l’auteur et de la metteur en scène, toutes deux passionnées par les questions de dramaturgie et animées par le désir d'inventer avec les moyens du théâtre une autre parole possible sur le réel et l'actualité : non pas celle du document, mais bien celle de la farce et du prosaïsme.

Et il en faut de la passion et de l'envie, car l’intrigue déjantée de cette « petite comédie froide » est de celles qu’on ne résume pas : dès le prologue, nous sommes avertis qu’il va être question « d’un mur, de bulbes (de poulets), de poulets (avec ou sans bulbes), d’un divan, de deux divans plus précisément même si leurs usages diffèrent, d’un gracieux jeune homme, d’une jeune femme non moins gracieuse […] ».

Ces deux gracieuses présences sont incarnées par deux anciens élèves d’Olivier Py au Conservatoire : Quentin Faure et Julie Moulier.

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Le Centquatre (104)
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Spectacle terminé depuis le lundi 14 mai 2012

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