Présentation
La Compagnie Danièle Bouvier / Jacky Viallon
Intentions
La Presse au sujet des précédentes créations de la Compagnie
Il y a dans la vie de Prévert comme dans son personnage quelque chose d’inattendu : il a toujours refusé d’être un artiste et il l’est devenu par la force des choses, par la volonté des autres. Dans cette vie, c’est un des aspects du destin qui est en cause. En partie, c’est ce qui se dit dans le spectacle En passant par Prévert.
Prévert est joué par une femme, cela pourrait paraître paradoxal, mais ce choix judicieux décale le personnage et l’expose à toute l’ambivalence de son parcours - parcours polyartistique que Prévert n’avait pas prémédité -. Le spectacle, comme Prévert, évolue par dérapages successifs : on parle d’une vie, de l’œuvre et même des choses de l’œuvre. C’est un spectacle soigné, lumineux, tout en ouverture sur le lointain. L’ensemble scénique coule bien dans le texte, comme une vie… On dirait une continuité… On est loin du didactisme et l’on échappe au procédé du montage.
Michel Le Gouill (Rencontres Charles Dullin)
Le montage que propose la Compagnie Danièle Bouvier / Jacky Viallon fait judicieusement alterner textes connus et moins connus de Jacques Prévert. Le fil biographique qui les relie est souple et ne les parasite pas. Trois moments forts : la version « rappeuse » et donc actualisante du dénombrement des invités et des absents au « Diner de Têtes » de l’Elysée que Prévert a tenté de décrire en ouverture de Paroles ; la sobre interprétation par Danièle Bouvier d’un poème de Lumières d’homme, « Soudain le bruit », qui en restituait toute la densité ; la mise en relief de l’humour noir du texte de Paroles intitulé «La lessive» (application implacable du proverbe «Il faut laver son linge sale en famille ») par sa distribution entre les trois voix des acteurs, tantôt solistes tantôt rassemblées (Catherine Bloch y retrouvait quelque chose de l’âpreté sarcastique de Marianne Oswald).
Sans chercher à imiter Jean Vilar, Jacky Viallon fait du Destin, le personnage Des Portes de la nuit, une sorte de meneur de jeu ou de commentateur auquel il prête une originale silhouette.
Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster
(responsables de l’édition des œuvres complètes de Jacques Prévert dans la Bibliothèque de la Pléiade)
Pour échapper au procédé contraignant et systématique du montage il fallait trouver une trame qui entraîne les différents textes de Prévert comme dans une véritable pièce de théâtre. Pour ce faire nous avons fondu les écritures de Prévert dans un récit biographique. On a donc choisi différentes étapes de sa vie pour composer ce spectacle. A chaque fragment de l'existence de Prévert s'accompagne une ambiance induite par un choix de textes spécifiques à la période.
Le spectacle débute par l'intervention du Destin, personnage emprunté au film «Les portes de la nuit» de Marcel Carné (Jacques Prévert fut souvent son scénariste).
Le comédien qui joue le Destin tirera quelques fils de la vie de Prévert. Il aura pour rôle d'amener les différentes séquences : l'enfance, l'amour, la violence et l'injustice, pour terminer en ouverture sur les prises de position de Prévert sur l'art en général (musique, peinture, cinéma… ).
Au-delà des grands sentiments qui activent le spectacle nous traverserons quelques étapes de sa vie : l'empreinte de son enfance fantaisiste, son appartenance au mouvement surréaliste, sa participation active au Groupe Octobre et quelques clins d'œil en direction de sa longue carrière de scénariste auprès de Marcel Carné et du décorateur Alexandre Trauner.
Nous n'avons pas voulu fermer «biographiquement» le spectacle. La vie continue parce que Prévert reste aujourd'hui présent avec ses chansons, ses poèmes, ses dialogues de films et surtout par ses dépositions contre l'injustice, la guerre et la bêtise.
Des photos surdimensionnées et fragmentées proposent des ambiances inspirées des regards des photographes de l'époque de Prévert : Man Ray, Doisneau, Brassaï ou Izis. Sur ces assemblages viennent se poser de manière surréaliste des éléments du quotidien. On joue sur les proportions et l'insolite. Ces différents décalages proposent une mise en scène libérée des contraintes coutumières.
Les personnages glissent, se parlent et se répondent au-delà de toute convention. Comme dans l'œuvre et la vie de Prévert rien ne sera jamais sérieux ! Le décor et la bande sonore sont des éléments actifs du spectacle. Ils participent à la narration tels des acteurs à part entière. Ils ne sont pas des illustrations ou des sous-titrages, ils ont des temps d'expression scénique qui leur sont propres.
Il s'agit aussi de donner à entendre des textes dont la plupart sont rarement proposés à la scène.
Après quelques aventures de théâtre sauvage, la compagnie s’est sédentarisée à partir des années 80 sur les départements du Val-de-Marne (Villiers-sur-Marne) et de la Seine-Saint-Denis (Clichy-sous-Bois). C’est dans le cadre de ces implantations qu’elle établit des relais entre les établissements scolaires et les structures culturelles, et dirige des ateliers théâtre.
Avec En passant par Prévert, elle aborde sa vingtième création dont les plus importantes : L’Ecume des Jours de Boris Vian, Le Chemin aux pieds nus de Jacky Viallon, Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier, Le Prince des Rats de Jacky Viallon (Ed. Actes-Sud-Papier), Eugénie Grandet d’Honoré de Balzac, Le Directeur des Mouches de Jacky Viallon (Ed. Avant-Scène-Théâtre), Des Oiseaux dans ma Tête et Le Sens de l’Ombre de Jacky Viallon (Ed. Lansman). Noces de Sang de F.G. Lorca, La Mécanique de l’Autruche de Jacky Viallon (Ed. Avant-Scène-Théâtre).
Toutes ces créations ont été mises en scène par Danièle Bouvier. Également comédienne, elle dirige l’École de Théâtre de Fontenay-sous-Bois. Elle collabore comme metteur en scène avec différentes compagnies de danse contemporaine et de théâtre musical, notamment avec l’Ensemble Éclat de Souffle.
Jacky Viallon est comédien et écrivain. Ses textes sont publiés aux éditions Actes-Sud-Papiers, l’Avant-Scène-Théâtre, Lansman, Crater, La Vague à l’Âme, Retz/Nathan, Milan et Le Temps des Cerises. Ils sont régulièrement diffusés sur France-culture. Il dirige des cours de théâtre et des ateliers écriture en travaillant régulièrement pour la C.C.A.S et la Maison des Ecrivains.
L’Ecume des Jours
"C’était une gageure que de vouloir mettre en scène ce célèbre roman… …Toute la mise en scène est bourrée de trouvailles." Les Nouvelles Littéraires
Le Grand Meaulnes
"Spectacle présentant de très belles images. Une adaptation sensible et intelligente sachant préserver le réalisme poétique de la Sologne et l’atmosphère mystérieuse du domaine perdu. Une véritable histoire théâtrale…" Monique Sueur - France Culture
"Nous retrouvons le climat poétique du magnifique roman autobiographique d’Alain Fournier, «mélange subtil de brume et de lumière» ou un adolescent vit une grande aventure intérieure dans l’ambiance impressionniste du début de ce siècle." Le Parisien
Il faut tout de suite voir le Grand Meaulnes, parce qu’au théâtre, ça marche encore mieux que le livre." Télérama
Le Directeur des Mouches
"C’est forcément dérangeant car cela souligne la fragilité où l’on se trouve, dans un monde démentiel, d’une grande violence, où l’on demande comment trouver sa place." L'Humanité
166, boulevard Galliéni 94120 Fontenay-sous-Bois