Du chiffre au nombre, de 1 à 1000, un homme fait le compte de sa vie. Cette comptabilité, cet étrange moyen de nous conter son existence, se conclura par, son suicide, nous annonce-il.
Le problème est posé d’emblée : « Enfin la fin » est le récit entièrement vraie et entièrement faux du déroulement d’une vie et d’un amour toute entier continu dans cet espace clos de 1 à 1000. Au cours de son récit il est tout et son contraire, comme nous tous il est… une personne et cent mille.
Enfin la fin est le dernier monologue d’un homme qui parfois se regarde jouer, parfois s’invente un public imaginaire, un homme dont la folie le fait s’égarer dans son imaginaire qui rejette le quotidien et fait sécession avec lui même.
En pleine perdition ce qui le fait tenir jusqu’à la fin est la volonté de respecter l’engagement qu’il a pris avec le public : « je vais compter jusqu’à mille et me tirer une balle dans la tête »
A partir de ce moment il sait qu’il nous tient (nous le public) car il a éveillé deux de nos sentiments les plus fort : notre commisération (nous voulons l’empêcher de se tuer) et notre cruauté (la soif du sang qui nous fait désirer qu’il meurt).
Après Hyènes de Christian Siméon en 1998 avec Michel Fau, Rien, plus rien au monde de Massimo Carlotto en 2009 et La priapée des écrevisses de Christian Siméon en 2011 avec Françoise Vallon, Ismaël-Hamlet d'Hakim Marzougui en 2010 déjà avec Christophe Garcia, Enfin la fin de Peter Turrini est le cinquième volet du travail que je poursuis sur le monologue.
Le monologue représente pour moi une figure idéale de la représentation en ce sens qu’il va au coeur de ce qui constitue le théâtre : un lien direct entre un interprète et un public autrement dit et paradoxalement un parfait dialogue.
Il offre au comédien le temps et les arguments nécessaires pour lui permettre de faire la démonstration sans trucage de sa capacité de mentir, séduire, émouvoir et parfois enseigner un public qui par la situation exceptionnel provoqué par le théâtre (un rassemblement de personnes qui ne se connaissent pas réunis à la même heure, dans un même lieu) est à sa merci durant une heure et demie.
Jean Macqueron
très belle performance d'acteur et une mise en scène sobre pour ce texte qui donne à réfléchir.
Tenir 1h30 en solo sur scène, sans ennui, bravo à l'excellent acteur et à la mise scène. Le texte est fort, même si l'on s'égare parfois dans ses prises de paroles qui plaident toutes en faveur de l'inéluctable compte à rebours.
Pour 2 Notes
très belle performance d'acteur et une mise en scène sobre pour ce texte qui donne à réfléchir.
Tenir 1h30 en solo sur scène, sans ennui, bravo à l'excellent acteur et à la mise scène. Le texte est fort, même si l'on s'égare parfois dans ses prises de paroles qui plaident toutes en faveur de l'inéluctable compte à rebours.
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