Fils d’un prof d’EPS et d’une écervelée, conçu dans un moment d’inattention, le bonhomme semble avoir poussé là, dans une boîte obscure, sur un sol de terre. Gamin, il se prend les pieds dans le tapis de l’existence, confond les mots, se heurte à toutes les conventions, traverse l’enfer de l’école, incapable de se défendre.
Mal grandi, mal foutu, mais souriant, l’adolescent ne comprend rien aux filles, au sexe des autres, au sien. Désir, masturbation, aimer, être aimé ; tout lui échappe. Il ouvre son dictionnaire, cherche des termes, les apprend. Papi disait : « Quand on est bête, ça peut servir la culture. »
Clown malgré lui, il cherche partout sa place dans un monde qui le malmène. Quelque chose vient alors le tenter : le derme, la peau de l’autre. Mais l’homme confond toucher et étrangler : « Si je serre quelqu’un très fort, par exemple ... au cou, je serai en plein rapport avec son derme. » Et il se fait prédateur, monstre comme les autres.
Née à Milan, formée à l’Académie d’Art Dramatique de Rome, metteur en scène d’opéra, chorégraphe, Laura Scozzi organise la performance de l’acteur et auteur Olivier Sferlazza. Lui a étudié la danse, le théâtre, le mime et l’acrobatie à l’École Internationale du Mimodrame de Paris Marcel Marceau. Là, il rencontre en 1988 Laura Scozzi, avec laquelle il cofonde la Compagnie Opinioni in Movimento. Ensemble, ils se produisent dans une dizaine de créations, et reprennent aujourd’hui Et puis j’m’en fous, présenté à Angoulême et à Toulouse, bijou noir et acéré, portrait d’un homme perdu à la marge du monde et des autres.
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