Spectacle en russe surtitré en français.
Lorsque Viktor Ryjakov a demandé à ses élèves de travailler sur Le Bruit et la fureur, le plus difficile était de trouver un langage théâtral à partir de l’oeuvre de Faulkner, un récit qui ne ressemble à aucun autre et qui a ouvert les frontières de la littérature.
Nous sommes aux États-Unis en 1928, et le pays est au bord de la crise économique. La famille Compson, vieille famille de planteurs du Sud, hautaine et autrefois prospère, est aujourd’hui à l’agonie. Trois générations se déchirent à travers le regard de Benjy Compson, un des fils, un simple d’esprit ; Quentin Compson, fils aîné, étudiant à Harvard et obsédé par son amour incestueux envers sa sœur ; et Jason Compson, le troisième frère, jaloux et violent.
Entre mise en scène de genre et « storytelling », Étude sur Le Bruit et la fureur enterre tout espoir de trouver une vérité. Les personnages poursuivent leur chemin, les acteurs composent librement un fragment du roman qui fait sens aujourd’hui. Du portrait déformé de la famille Compson émergent alors petit à petit ceux des jeunes acteurs, qui rendront, au final, un saisissant portrait de ce que nous sommes aujourd’hui.
Des chansons, des paroles oubliées, des voix, des noms, des photos, des films, pour partir à la recherche des signes du passé. De ce passé certaines choses qui restent à jamais en nous, sans marque du temps, d’autres en revanche, disparaissent sans laisser de trace. Comment la mémoire procède-t-elle à ce tri ? Aujourd’hui, en racontant l'histoire du siècle passé, nous essayons de nous souvenir : ce sera peut être un tout petit pas en avant pour répondre à la question : comment ne pas se quitter, comment ne pas oublier ? Ce « concert » c’est essayer de ne pas laisser s’échapper ce qui est révolu, ce qui se dérobe, le temps qui passe.
Un temps où les rythmes étaient différents, où les heures étaient plus longues, où les arbres étaient grands, où même les gens, semble–t-il, vivaient différemment.
C'est le passé raconté par des voix de jeunes femmes et de jeunes hommes, leur regard sur les générations des mères et des grands-mères, quand elles aussi avaient leur âge. Quand elles riaient, quand elles tombaient amoureuses.
Écoutons les, sans nous presser.
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.