Entre la jalousie d’Orphée et le passé trouble d’Eurydice, les personnages sont prêts à tout, même à mourir pour préserver leur amour. Orphée est un jeune violoniste, Eurydice une jeune comédienne. L’un joue de la musique avec son père aux terrasses des cafés, l’autre est en tournée avec sa mère et toute une famille recomposée. Ils se rencontrent dans un café de gare, lieu de toutes les destinations, et surtout de toutes les destinées…
« Quand le jeune comédien-metteur en scène Sam Richez, pour inaugurer sa nouvelle Compagnie, m’a demandé mon avis sur le choix de l’Eurydice d’Anouilh, puis m’a proposé de jouer le rôle du père et de surveiller son travail, j’ai répondu 3 fois « oui » avec enthousiasme. Il est parfaitement l’homme de la situation et il a eu la bonne idée d’entourer le « patriarche » que je suis par des interprètes tous issus de mon enseignement. Anouilh est notre dernier grand auteur dramatique populaire classique. Il a trouvé sa place définitivement entre L’Illusion comique de Corneille et Les Beaux jours de Beckett. Son oeuvre est considérable. Eurydice, pour qui il avait une tendresse particulière, est une de ses meilleures comédies, rose et noire, aussi célèbre que mal connue des jeunes générations, car elle est très rarement représentée (une distribution de 15 comédiens). Je pense que c’est un devoir de la faire redécouvrir, quelques temps après le centenaire de l’auteur. Anouilh a traité le mythe d’ Orphée comme Cocteau après lui, avec une étonnante originalité. Elle se déroule sur deux plans entremêlés : le quotidien le plus banal et la survie la plus insolite. a représentation exige la stylisation et le dépouillement. Les comédiens sont les maîtres du lieu et de l’action. Place au mensonge aurait dit Jouvet « qui est la vérité vraie du Théâtre. » Jean-Laurent Cochet
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