Existence

du 8 mars au 8 avril 2006

Existence

La ville. La nuit. Aujourd’hui. Un jeune homme ordinaire marche dans la rue. Il siffle mélodieusement. Il entre dans un immeuble, monte un étage, regarde les portes : Am Stram Gram... Toi. Benedetti met en scène les mots et les corps défaits de la barbarie ordinaire.

Présentation
Extrait
La presse

La ville. La nuit. Aujourd’hui. Un jeune homme ordinaire marche dans la rue. Il siffle mélodieusement. Il entre dans un immeuble, monte un étage, regarde les portes : Am Stram Gram... Toi.

Toujours plus fortement critique de la société, l'auteur anglais affirme avec cette nouvelle création sa capacité à renouveler son écriture.

Texte français de Michel Vittoz.

"Aujourd'hui, face à la douleur et à la barbarie que nous reste-t-il ? Quelle expression de nous-même face au chaos ? Dans cet espace du monde où l'on dénie aux individus leur existence même. Peut-on rester sain d'esprit à l'intérieur d'une société dont le fonctionnement est fou ? Qu'est-ce que la folie sociale ? Nous cherchons des réponses à notre humanité à travers des actions criminelles. Où est le crime ? Qui le commet ?"

Christian Benedetti

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Rumeurs assourdies de la ville tard dans la nuit. Dans la rue, x s'approche. Il siffle mélodieusement mais sans exubérance. S'arrête. x Marche vers la porte d'un immeuble. Entre par la porte et la ferme. Les rumeurs de la ville s'arrêtent. Sons paisibles dans le hall d'entrée. x monte les escaliers en pierre. S'arrête. Actionne doucement une poignée de porte. Pousse doucement la porte. La porte ne s'ouvre pas. x insère une barre de métal entre la porte et le chambranle. Fait levier avec précaution. Craquement.

x (Récriminant contre lui-même) Hrgh.

Actionne le levier. La porte tremble. Cède.

x (Bas, froid) Hrgh.

Silence. x ouvre la porte avec précaution. Elle frotte.

x (Bas, sourd) Hsss.

x ferme la porte avec précaution. Elle frotte. x parcourt à tâtons un côté de la pièce. Ses mains tâtonnent les meubles. Les tapotements s'arrêtent soudainement - x trouve un tiroir. x ouvre le tiroir. Sa main farfouille parmi ce qui se trouve dans le tiroir. Il ferme à moitié le tiroir. Il ouvre le tiroir en dessous. S'arrête. Il tâtonne en avançant plus loin dans la pièce. Collision. Violente bagarre. Un corps jeté contre une table. Les pieds de la table raclent le sol. Silence à part l'essoufflement de l'effort. Soudaine attaque. Un coup. Lutte. Un corps jeté contre un mur. Il glisse sur le sol.

x Où t'es - ?

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  • La presse

"Vol avec effraction, torture gratuite, violence muette, nuit hasardeuse d’une rencontre improbable et tragique : Benedetti met en scène les mots et les corps défaits de la barbarie ordinaire. (...) Vincent Ozanon, en cambrioleur insensé, est poignant de virulence et de douleur. Face à lui, Rémi Pous campe une victime muette et terrifiante d’angoisse. La double castration langagière des deux personnages, le mal qu’ils portent et supportent sont remarquablement exprimés par les deux comédiens, qui glissent en saccades sur la pente scabreuse de l’inhumain." Catherine Robert, La Terrasse

"Existence. Choc -violent- de deux « non-existences », de deux êtres en marge d’une société qui les a broyés. Au début, tout est noir. Le plateau, la salle. L’intérieur des têtes. On ne voit rien, on devine à peine le décor d’un appartement ordinaire. Pendant les trois quarts de la représentation, on ne verra rien, on ne distinguera pas le visage des deux hommes, on entendra juste des bruits-bruits d’effraction, d’objets brisés, de vêtements froissés, jetés à terre, de tiroirs éventrés, bruit de lutte, corps à corps. (...) Christian Benedetti, installant ces deux corps dans l’obscurité, donne à voir, littéralement, à éprouver, leur invisibilité, invisibilité sociale, invisibilité à eux-mêmes." Fabienne Darge, Le monde, 28 novembre 2002

"Que se passe-t-il sur cette scène plongée dans le noir où la situation semble s’enliser ? Voilà un moment que l’on a quitté le terrain du fait divers pour aborder au rivage d’une fable où la mort de l’un des deux protagonistes ne résout pas pour autant l’énigme. Existence est aussi indéchiffrable que les mots que Tom essaye d’arracher de sa bouche muette… Bond y cultive encore l’art du paradoxe, mais davantage dans un aveu d’incertitude que dans cette position du moraliste qui est d’ordinaire la sienne. Sa fameuse exemplarité est ici ouvertement flottante. La pièce n’en est pas moins intéressante, au contraire." Libération, novembre 2002

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Spectacle terminé depuis le samedi 8 avril 2006

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