Faits d’hiver Danses d’Auteurs - 3e édition - 12 chorégraphes accueillis
Programme
Faits d’hiver Danses d’Auteurs - 3e édition - 12 chorégraphes accueillis
En tant que chorégraphes, nous souffrons tous d’une déficience terrible de lieux dans lesquels présenter les œuvres qui fondent pourtant notre réalité d’auteurs.
Face à ce constat qui ne doit pas demeurer, la SACD, dans le cadre de sa politique d’action culturelle, initiait il y a trois ans " Faits d’hiver – Danses d’auteurs " afin d’aider à la diffusion des œuvres chorégraphiques dans leur diversité.
Il nous paraît important de poursuivre dans cette voie et de contribuer à offrir aux auteurs de cette 3e édition l’espace de visibilité qui leur est vital...
Hela Fattoumi
Vice-Présidente de la Commission danse de la SACD
Cette troisième édition de " Faits d’hiver – Danses d’auteurs " ne déroge pas au principe des précédentes : montrer des auteurs. Cependant, la formule initiale a été modifiée : deux représentations, à 19h et à 21h, au lieu de trois dans la même soirée, le nombre de compagnies invitées, douze, restant le même.
Soit à 19h : deux pièces courtes de deux auteurs différents et à 21h : une pièce au format " classique " .
Deux objectifs aussi pour la manifestation : défendre la diversité artistique de la danse contemporaine et proposer à Paris des auteurs jeunes ou reconnus dont le travail mérite une plus grande attention.
Trois créations sont au programme et huit premières parisiennes (voire en Ile de France) ; bref, du vif, et gageons-le, du plaisir.
Christophe Martin
Conseiller artistique danse à L’étoile du nord
Vendredi 5 et Samedi 6 janvier à 19 h
Christine LE BERRE Les Pénétrables
Nathalie PUBELLIER Morphing
Vendredi 5 et Samedi 6 janvier à 21 h
Jackie TAFFANEL Ciegos
Vendredi 12 et Samedi 13 janvier à 19 h
Yann LHEUREUX Chassé-Croisé
Marilén IGLESIAS-BREUKER Tourbillon sur le Mont de Lune
Vendredi 12 et Samedi 13 janvier à 21 h
Johanne SAUNIER Landscape with 4 figures -création-
Vendredi 19 et Samedi 20 janvier à 19 h
Christine JOUVE En pente douce et Les chants lointains
Anne LOPEZ Meeting
Vendredi 19 et Samedi 20 janvier à 21 h
Denis PLASSARD Le Terrier
Vendredi 26 et Samedi 27 janvier à 19 h
Corinne LANSELLE Quelques moments...
Nacera BELAZA Le Feu -création-
Vendredi 26 et Samedi 27 janvier à 21 h
Marco BERRETTINI Les Petits Roberts et Freeze/Défreeze -création-
Christine Le Berre, Les Pénétrables
chorégraphie Christine LE BERRE
interprètes Séverine LEFF, Virginie MESSINA
création musique CORE DUMP
Le travail chorégraphique de Christine Le Berre puise dans les états de corps définis par les faces cachées de l’esprit humain. Une confiance est donc donnée au corps, à ce qu’il laisse transparaître, selon son état.
Au fil de ses créations, Christine Le Berre affirme un univers austère qui s’attache à révéler la condition de l’homme.
Après Janus et L’antre Christine Le Berre aborde avec Les pénétrables, sa nouvelle création, l’univers paradoxal du désir féminin où le corps oscille entre le plaisir de soumission et celui de domination.
Cette pièce est dédiée à Nils
chorégraphie Nathalie PUBELLIER
Musique Frank II Louise
interprètes Céline ANGIBAUD, Natacha GARCIN, Marjolaine LOUVEAU, Nathalie PUBELLIER
Notre imaginaire et notre observation rationnelle peuvent parfois se mettre d’accord sur les origines de l’homme et nous rappeler qu’entre inconscient collectif et réalité contemporaine se trouve notre mémoire ancestrale.
C’est cette mémoire qu’interroge Nathalie Pubellier à travers une gestuelle de l’originel, celle du mouvement articulaire, musculaire et ligamentaire.
C’est à partir de cette écoute que les corps tracent dans l’espace une poétique du mouvement et tissent ce fil sensoriel et charnel entre les ondes sonores et musicales.
Depuis 1996, Nathalie Pubellier mène une recherche sur l’esthétique des mouvements internes du corps : ce travail l’a peu à peu amené à sortir des formes de représentations habituelles des corps pour s’intéresser spécifiquement aux particularités physiques de ses danseurs, jusqu’à isoler chez chacun d’eux un langage singulier et troublant : qualité gestuelle, l’énergie et la prise d’espace nous ramène à une perception animale et archaïque des corps.
La musique est également au cœur de cette recherche. Depuis 1996, Franck II Louise signe la musique originale des créations de la compagnie L’ESTAMPE.
chorégraphie Jackie TAFFANEL
danseurs Aline AZCOAGA, Patricia BORGES HENRIQUES, Pierre-Michaël FAURE, Karl PAQUEMAR, François RASCALOU, Gilles VIANDIER
création musicale originale pour bande Jean-Marie MACHADO
" Aiguiser cette curiosité pour tout ce que nos yeux ne peuvent pas voir. Ne pas croire en nos yeux, détecter ce qu’ils ne voient pas : autre chose…
Interroger le mouvement dans cette frange houleuse où, privé des yeux, nous abandonnons nos représentations pour laisser s’entrecroiser nos partitions tactiles. "
Jackie Taffanel
Marilén IGLESIAS-BREUKER TOURBILLON SUR LE MONT DE LUNE *
chorégraphie, mise en espace Marilén IGLESIAS-BREUKER
danseuses Barbara FALCO, Marilén IGLESIAS-BREUKER
musiques : Patricia Dallio, Janis Joplin, Papaq, Arvo Pärt, Christian Sébille, Tom Waits
* Les tourbillons sont des " motifs palmaires " que l’on retrouve entre autres dans l’empreinte digitale, unique pour chaque individu, nous identifiant même après notre disparition. Situés sur le Mont de Lune, ils stigmatisent la force de l’imaginaire.
Dans un décor mobile fait de matériaux suspendus (bandes de papier métallique, rouleaux de gélatines pour projecteurs), des dialogues gestuels naissent. Echanges très divers suscités par la concordance entre les différents états de corps-danseuse et corps-objets : rigide-fluide, transparent-opaque, silencieux-bruyant, modifiable-constant…
Par leur force propre, les objets imposent un déroulement dramaturgique. Au début, la découverte de l’objet " reflet " , vibrant, léger et vulnérable, amène une danse comme l’eau lisse ou vive. Le reflet persiste avec l’objet " métal " , tout aussi luisant mais plus rigide, permettant de métamorphoser le corps même vers la dureté et la puissance. L’intransigeance aussi, l’abus de force. L’objet " plastique " dévoile plus qu’il ne cache : doux et transparent, il induit l’érotisme par le contact de la chair, et le morbide par la déformation. Le dernier élément est celui de l’absence : il permet d’évoquer les danseuses par la projection de leur empreintes. L’absence rendue lisible, elle situe le dialogue dans le rapport à " l’altérité radicale " : celle de la disparition. Touchant au domaine de ce qui nous dépasse infiniment, la trace affirme que l’on peut " être pour un temps qui serait sans moi, être pour un temps après mon temps " Lévinas.
conception et mise en scène Yann LHEUREUX
improvisations danse Sandrine MAISONNEUVE, Yann LHEUREUX
musique Marc CALAS
" Un homme et une femme que le désir affole et que la vie étourdit Chassé-Croisé dévoilant des danses singulières. Entrelacements, virevoltes, effractions dans l’espace… "
La vie préserve l’étrangeté des matins nouveaux comme un trésor secret fait de désirs inavoués. C’est ainsi que l’esprit cherche sa force, c’est ainsi qu’il trouve à inventer les mots.
L’amour partagé invente les siens ; l’amour traversé les ouvre grands au large et met en éclat les nuances de la pierre précieuse, jour après jour.
Ne me touche pas…mais… ne me quitte pas des yeux. L’improvisation s’installe. Le regard dans les yeux dessine l’impeccable diagonale d’un carré : tension tenue par un espace qui s’offre à l’autre quoiqu’il arrive. Habité par le calme, la précision, l’ultime. L’ultime présence qui débarrasse des bagages encombrants, les " impedimenta " latins…
Puis, un tout petit mouvement, presque insignifiant, vient du silence, comme d’un monde engendré par le néant. " Du rien " en quelque sorte, du petit rien déclencheur de miracles. Le geste est là mais il n’est pas encore visible. La distance devient alors une relation de proximité. Et la proximité, une confrontation des limites que chaque danseur s’impose pour respecter l’espace de l’autre ; énergies aux couleurs contrastées qui s’effleurent et s’entrechoquent en restant attentives aux vibrations d’autrui. Ce sont des traversées dans des corps transparents qui, au-delà de leur matière, nous rejoignent en plein centre.
" Stop ! " , le mouvement s’arrête là où il avait commencé en installant dans le creux de la rencontre un vide, une attente dont nul ne sait ce qu’il en adviendra, comme une naissance, au fond. L’arrêt soudain porte à l’év idence ce qui a fait naître le mouvement, et laisse imaginer l’endroit où il aurait pu nous conduire ; Mais ce qui n’est pas conduit jusqu’au bout restera dans l’ordre du possible ; éphémère pensée du geste qui imprime l’éclair d’une trajectoire dans notre imaginaire, comme si le geste enfoui s’était prolongé jusqu’à l’infini. Quel beau partage et quelle belle connivence entre quatre interprètes : deux danseurs, un musicien et nous !
Car c’est plus qu’un exercice de style que propose Yann Lheureux, c’est un état d’esprit. Cela suppose une ouverture au temps, à l’espace et aux autres – danseurs et témoins, tous confondus -. Le musicien rassemble sous ses doigts les frôlements matériels du mouvement et résume en un rythme circulaire toutes les tentatives du corps engagé dans la danse. Quant à Sandrine Maisonneuve, l’autre interprète de ce quatuor, elle anticipe sur les situations qui devront, quoiqu’il en coûte, s’accomplir jusqu’au bout, dût-elle mettre en réserve l’énergie qu’elle avait décidé d’extraire.
Extraire et retenir sont la conscience aiguë du moment, pris sur le vif de l’intensité. A deux égards : la mort (ou l’impossibilité à faire) quand l’arrêt brutal impose une frustration. Et la réactivation du corps et de ses moteurs lorsqu’un départ inattendu survient dans l’espace de la chair. Le lien se fait en-deçà et au-delà du mouvement mais jamais dans l’instant. Car la danse de Yann Lheureux est une ellipse qui enveloppe tout sur son passage et qui suspend, par miracle, au-dessus du vide, les attentes du corps dans ses états d’être. On regrette simplement que ça s’arrête si vite… Mais c’est le propre du désir !
Michel Vincenot – 28 juin 20
Johanne SAUNIER LANDSCAPE WITH 4 FIGURES
chorégraphie Johanne SAUNIER
interprètes Kitty KORTES-LYNCH, Martine LUNSHOF, Magdalena REITER, Sharon ZUCKERMAN
composition musicale et interprétation Garth KNOX
Musique Philippe BOESMANS
Onirique est le mot que je choisis pour définir Landscape with 4 figures.
Un projet sur la distorsion de la perception des sens, telle qu'on la ressent quand les mécanismes du rêve s'immiscent dans une mise en scène chorégraphique.
Cette pièce est le paysage d'un état où je me trouve actuellement, où mon attrait vers des constructions chorégraphiques solides, abstraites et où tout se dit par le geste dansé, est remis en question par mon attirance vers la mise en scène d'instants bouleversants, - (dans le sens qu'ils bouleversent la tournure des événements présentés et leurs rythmes installés) - instants dont l'enchaînement est hiérarchisé par une logique paradoxale, telle qu'on la perçoit dans les songes, avec ses abîmes, ses surprises, ses insistances, ses raccourcis et détours.
Ma récente découverte de la musique de Philippe Boesmans, et en particulier le quatuor à cordes SummerDream sur lequel je voudrais travailler, m'attire encore plus vers cette recherche d'un univers guidé par l'instinct, mais d'où se dégage la sensation d'une structure sous-jacente invisible.
Cette musique, extrêmement sensuelle, offre une perception d'un univers que je sens divisé. Les instants musicaux semblent s'enchaîner de manière purement instinctive, mais la pièce dans sa totalité est si unique, cohérente, qu'elle semble être un voyage dont chaque étape ne peut s'intervertir avec une autre.
La proposition musicale de Garth Knox, sur scène avec sa viole d’amour jouée en direct, s’insère dans le tissu sonore enregistré, comme une voix musicale supplémentaire, dans un " plan rapproché " , tout près de l’oreille de l’auditeur/rêveur, non pas un commentaire, mais une " mise en présence " de ces atmosphères changeantes.
chorégraphie Anne LOPEZ, Sophie GERARD
interprètes Ghyslaine GAU, Anne LOPEZ, Karine TRELON, (distribution en cours..)
musicien François LOPEZ
Cette pièce chorégraphique réunit autour d’un même axe quatre danseuses, un compositeur, un concepteur lumière et une conseillère artistique. Chacun est l’œil extérieur de l’autre. Elle milite pour le croisement de plusieurs disciplines à l’intérieur d’un même spectacle.
Meeting convoque le spectateur dans sa sensibilité pour lui communiquer la question des danseurs, celle de la création – la question de comment faire la danse ?
Le scénario de cette création est inspiré de l’expérience de Nadja d’André Breton. Au commencement de ce travail : l’énigme du sujet la question de son fantôme, " en effet pourquoi ne reviendrait-il pas à savoir qui je hante ? "
Tous les mouvements sont produits pour nous conduire ailleurs et voir autrement. Le matériau chorégraphique a été élaboré à partir d’une idée forte, celle de la contrainte : danser les yeux fermés, au ralenti ou en accéléré, subir le poids d’un autre danseur, privilégier l’action d’une seule partie du corps au détriment des autres, etc…
La contrainte du corps a permis de changer sa danse pour sortir de soi, sortir des habitudes et donner naissance à du geste inédit tout en respectant l’altérité de chacun.
Le prolongement de ces intentions s’est écrit en mouvements simples, souvent troublants. Des événements émergent de la danse, autonomes et étrangers, ils interpellent le regard. Chercher, expérimenter une danse qui laisse échapper le sens d'une présence.
La magie des rencontres a fait qu’à un moment précis, les fantômes de chacun, danseurs et musicien, ont pu se croiser, se télescoper.
" D’où vient que projetés ensemble, une fois pour toutes, si loin de la terre, dans les courts intervalles que nous laissait notre merveilleuse stupeur, nous ayons pu échanger quelques vues incroyablement concordantes par dessus les décombres fumeux de la vieille pensée. " Nadja
Les ombres sonores et les projections mentales ont pris corps et donné un lieu au monde virtuel. Meeting est la représentation de ce lieu. La logique du projet a imposé une installation spécifique, un nouvel instrument de musique pour la danse, " l’instrument du virtuel " . Deux plaques interrompent la trajectoire des danseurs et les assignent à une place, dans un lieu, support de l’imaginaire.
La partition créée pour cette pièce mêle des sons et des mélodies enregistrés à des sons propres à chaque danseur, issus du décor sonore. Parfois la musique précède la danse d’autres fois elle en est l’écho. Partis d’un essai de décryptage de réalité, on se retrouve embarqués dans un voyage au paradis des pièges.
La danse reste toujours l’énigme d’un geste, d’un visage, d’un sourire, d’une rencontre, fragile. Mise en abîme, elle montre au public ce qui se passe derrière lui ; les danseurs jouent le rôle du miroir, qui répète à l’infini une image qui me ressemble et pourtant m’est étrangère.
Christine JOUVE EN PENTE DOUCE, LES CHANTS LOINTAINS
En pente douce
chorégraphie Christine JOUVE
interprètes Madeleine ARNOULT, Christine JOUVE
musique La lizza delle Apuane, Honshirabe, Kohachiro Miyata, Das Lied der Trennung, Mozart (extrait)
Ce duo témoigne d’un désir de rapprocher des présents très éloignés et de chercher un " corps commun " en apprivoisant d’autres distances. Madeleine Arnoult est ma grand-mère. Deux générations nous séparent : j’essaie d’inventer l’espace d’une danse commune pour tenter de trouver, dans cette profondeur donnée par l’écart de nos âges, la fragile intersection de ce qui nous ressemble. Alès, janvier 2000
Les chants lointains
chorégraphie Christine JOUVE
interprète Christine JOUVE, Daniel LARRIEU
musique Alban Berg, Ferne Lieder
Les duos En pente douce et Les chants lointains font partie intégrante de la pièce chorégraphique Les allées et venues crée le 10 novembre 2000 au Cratère Théâtre d’Alès.
1998 : " Je te vois et tu me renvois ce que je ne retiens pas : les prises d’élan, les sursauts qui ressaisissent le corps après les accalmies, les courses qui cherchent derrière ; une manière de traverser le présent avec des fulgurances et des immobilités en creux comme un désir de s’absenter sous le temps ; un parcours tout en étoilement, un peu dérivant, avec ses envies parfois de s’agripper à l’espace avant de passer à nouveau. "
D'après Franz Kafka Traduction de Bernard Lortholary
Mise en scène Denis PLASSARD
interprètes Denis PLASSARD, Natalie ROYER
Mes premières expériences chorégraphiques se sont construites autour de textes. Sans aucune prétention théâtrale, la confrontation du mouvement et de la parole, de la danse et de la narration me fascinait par les décalages qu’elle amenait. Depuis, j’ai petit à petit abandonné le texte pour me concentrer sur la chorégraphie ; je ne voulais pas que ce travail particulier devienne un système.
Parallèlement à cette évolution chorégraphique, j’ai été amené, de plus en plus régulièrement, à travailler avec des comédiens (en particulier pour les créations de Françoise Maimone). L’envie de texte était toujours présente, et à celle-ci s’est ajoutée l’envie de travailler avec des comédiens.
Ce texte de Kafka, qui utilise comme souvent un modèle animal, résonne particulièrement aujourd’hui quand on le confronte à la réalité. La peur de l’autre est ici un thème, qui comme un leitmotiv musical revient constamment, se développe et s’amplifie jusqu’au délire.
Ici, un couple vit dans un terrier, une sorte de bunker souterrain, qu’ils ont construit pour se protéger du monde extérieur. C’est une citadelle et un nid douillet où la paix doit régner. La peur d’un ennemi éventuel organise leur vie. Ils recherchent, sans jamais l’atteindre, la tranquillité que seule leur apporterait une sécurité totale et illusoire. Chaque événement est prétexte à de nouvelles organisations stratégiques.
Ma recherche dans cette aventure singulière reste centrée sur le corps, sur le mouvement (même s’il n’est pas à proprement parlé dansé).
C’est avec mon regard de chorégraphe que j’aborde cette mise en scène.
La superposition du texte et du mouvement, leurs éventuelles confrontations, participent pleinement au propos. L’engagement physique des deux personnages dans cet univers singulier, rend palpable la montée de l’angoisse ou du délire (parfois jusqu’au burlesque).
Denis Plassard
Corinne LANSELLE QUELQUES MOMENTS...
chorégraphie Corinne LANSELLE
interprètes Béa BUFFIN, Saül DOVIN, Maxime IANNARELLI
musique PLASTIKMAN
Le point de départ de cette pièce est un petit livre qui témoigne de la rencontre entre Didier Gros, peintre, et Christian Bobin, écrivain : Quelques jours avec elle,
…ne pas écrire sur la peinture, mais sur les altérations de la peinture en moi…. Christian Bobin
Un désir inexplicable de me laisser bercer par les mots et la nudité de ces corps, me pousse à créer un espace d’inventions pour me joindre aux tracés de ces deux artistes dont l’énergie commune propulse dans le temps et l’espace, le désir de dire à prendre corps.
Le temps suspendu, l’image arrêtée, nous incitent à briser cette énigme qui les habille en réinventant une vie d’avant et d’après, d’imaginer le prolongement de leurs membres s’effilochant dans la lueur de l’obscurité.
Corinne Lanselle
interprètes Dalila BELAZA, Nacera BELAZA
Parce que la danse n’est finalement pas naturelle, je vais laisser la foudre s’abattre sur moi ; peut-être mon corps saura-t-il enfin entendre, voir : accueillir ?
C’est un projet qui consiste à renoncer une fois de plus et là où je ne l’avais pas encore fait, laisser le souffle pénétrer la fibre et à nouveau prendre feu.
C’est un projet solide,
C’est un projet solide et liquide à la fois.
Celui d’être sans le vouloir,
La vie éperdument au bord de la vie.
Nacera BELAZA
Marco BERRETTINI, LES PETITS ROBERTS et FREEZE/DéFREEZE
LES PETITS ROBERTS
interprètes Giusi TINELLA, Eliane ADATTO, Marco BERRETTINI, Chiara GALLERANI, Gianfranco PODDIGHE, Manuel COURSIN, Valérie BRAU-ANTONY, Michel GUILLET
Les Petits Roberts n’est pas une pièce. Ni de danse, ni de théâtre. Ce n’est pas une performance et ce n’est pas une installation.
C’est une série de petites scènes. MELK PROD. Travaille sur des " variations de thème " . Sur une proposition de l’un ou de l’autre nous choisissons des scènes des spectacles déjà existants (des nôtres ou des autres). Ensuite nous travaillons sur la variation des scènes. Parfois il nous arrive d’inventer des " Petits Roberts " sur place, quelques jours ou heures avant la représentation.
FREEZE/DéFREEZE
chorégraphie Marco BERRETTINI
Interprètes Chiara GALLERANI, Valérie BRAU-ANTONY
Deux danseuses interprètent ce duo, disons, minimaliste. En effet, la parole n’aura, pour une fois, qu’une toute petite place dans une pièce signée
MELK PROD. ; et ça, pour une raison bien précise : la source d’inspiration pour la chorégraphie est un homme qui a pratiquement perdu la capacité de parler, à cause d’un cancer de la gorge. Le " Malboro Man " , en procès avec l’entreprise qui l’a employé pendant plus de trente, longues, années et qui est responsable de son malheur, en tout cas c’est ce qu’ " il prétend. Le mélange entre l’Icône de l’aventure au Far West et le contexte moderne qui a attiré notre attention sur cet acteur de publicité créera la danse saccadée, continuellement en rupture, freezée. Un interprète sera le miroir de l’autre. Comment décoller le " Malboro Man " de ses affiches et le faire danser ? Respire-t-il mal, pendant qu’il danse ? Comment rappeler son troupeau à l’ordre, si le sifflet n’est plus qu’un murmure électrique ? Une composition originale, jouée " live " accompagnera les interprètes dans une ambiance " techno au feu de bois " .
Hachesse de la D à la T (Histoire sauvage de la danse à la télévision)
Il y a beaucoup de danse à la télévision. Dans les documentaires, dans les pubs, dans les films, les séries.J’ai réalisé ce petit montage pour me faire plaisir ; j’espère que ça fera aussi plaisir aux autres.
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris