En allemand, surtitré en français.
On ne change pas une alliance qui gagne ! Grâce au Théâtre de la Ville, Paris retrouve à nouveau la troupe du Berliner Ensemble, avec une version sarcastique à souhait du classique de Goethe.
Flirter avec le diable, c’est un peu jouer avec le feu. Reste à savoir qui tire vraiment les ficelles. Pour Robert Wilson, Faust et Méphisto sont comme le yin et le yang, les deux faces d’une même monnaie, une alchimie subtile pleine de rebondissements où les rôles de chacun seraient moins définis qu’il n’y paraît au premier abord.
À plus de 70 ans, le metteur en scène poursuit son heureux compagnonnage avec les comédiens du Berliner Ensemble pour offrir une version très enlevée, dense et sarcastique à souhait du Faust de Goethe – sur une musique signée par Herbert Grönemeyer.
C’est peu dire que Wilson se promène tout à son aise dans cette œuvre qu’il aborde pour la première fois, mais dont il connaît bien le thème pour l’avoir déjà traité dans Dr Faustus Lights the Lights de Gertrude Stein, The Black Rider de William Burroughs ou le Faust de Gounod.
Hugues Le Tanneur
Avec Antonia Bill, Krista Birkner, Annemarie Brüntjen/Christina Drechsler, Dorothée Neff, Friederike Maria Nölting, Theresa Riess, Anna von Haebler, Raphael Dwinger, Lukas Gabriel, Matthias Mosbach, Christopher Nell, Luca Schaub, Anatol Käbisch/Marvin Schulze, Joshua Seelenbinder, Samuel Simon, Felix Strobel, Fabian Stromberger, Felix Tittel, Alexander Wanat, (voix Stefan Kurt, Angela Winkler)
& les musiciens Stefan Rager (percussions, ordinateur), Hans-Jörn Brandenburg (piano électronique, ordinateur), Joe Bauer (sons, bruits), Michael Haves (synthétiseur, basse, guitare), Ilzoo Park (violon), Sophiemarie Yeungchie Won (violon), Min Gwan Kim (alto), Hoon Sun Chae (violoncelle).
« Robert Wilson signe un pacte avec le diable, et cela lui réussit. Adaptant les deux volets du Faust, de Goethe, le metteur en scène texan signe un spectacle éblouissant, un concentré de magie scénique, un opéra pop (musique d’Herbert Grönemeyer) qui procure un plaisir enfantin et chimiquement pur. » Fabienne Darge, Le Monde, 28 septembre 2016
« On est pris d’emblée sous le charme de cette suite qui se regarde, qui se vit comme un fascinant livre d’images à la fois naïf et savant, entre grimoire et bande dessinée, dans le bonheur retrouvé d’une enfance (...) Tout ce qui fait la magie de l’univers de Wilson (...) est là. (...) Ils sont une vingtaine de comédiens à se démener avec une virtuosité sidérante sur le mode d’un théâtre de pantins, de marionnettes. (...) Jamais, surtout, ils ne se départissent d’un humour en exacte concordance avec la mise en scène ludique et enlevée, jusque dans ses séquences croquignolettes à souhait. » Didier Méreuze, La Croix, 27 septembre 2016
« Le kaléidoscope des Faust dans le noir, la pantomime impériale, les jeux de lumière sont magnifiques. La musique malicieuse d'Herbert Grönemeyer, qui mixe fièvre pop et glamour de Broadway, sert le propos joyeusement iconoclaste du maître américain. » Philippe Chevilley, Les Echos, 27 septembre 2016
1, place du Châtelet 75001 Paris