A l'occasion de l'anniversaire d'Helge, une cérémonie fastueuse est donnée à l'hôtel familial. L'oncle lourdaud ressasse sa blague idiote, la dépressive met son grain de sel, le fils alcoolique et raciste n'en rate pas une... Une femme immortalise le tout sans grand discernement avec sa caméra. Au début du repas, le fils aîné porte un toast et révèle un lourd secret familial. La pièce traite de l'incrédulité de cette famille et de leur confrontation au silence.
Festen est une tragédie du silence et de la mort. Le respect des trois unités donne un cadre à la violence pour se déployer. Le souvenir de Linda plane au-dessus de la tablée du « festin ». A mesure du dîner, les tensions s’intensifient et la vérité éclate : Christian dans un discours rituel fait l’aveu des viols que son père lui a fait subir à lui et à Linda. La violence du non-dit et du silence fait osciller les scènes entre immobilité et grande excitation. L’agitation devient comme l’alcool un refuge pour se terrer dans le silence.
Le rythme soutenu du spectacle entraîne le spectateur dans une longue chute cauchemardesque ponctuée de cris et de rires graves. Nous nous éloignons par instant du naturalisme propre au film de Vinterberg. Nous donnons une place plus centrale à l’aspect festif de l’événement, créant de plus un doute sur la véracité des propos de Christian.
Face à la vérité, les personnages s’agitent pour ne pas réagir. Le spectacle a une dimension humoristique brute et cruelle. Devant Festen, on sourit face à des personnages à l’humour graveleux, lamentable, et on prend conscience de la cruauté humaine.
Le spectacle a été joué dans le cadre des travaux de fin d’études du cours Florent en juin 2012. Il a ensuite été accueilli par le festival Scènes Ouvertes de la Sorbonne Nouvelle en Avril 2013 puis par le festival des Marmites Artistiques aux Arènes de Nanterre. Cécile Charbit et Laura Bolgheri créent La Compagnie du Vacarme pour l’accueil de 4 représentations en décembre 2013 au Théâtre de Verre à Paris.
15, rue du Retrait 75020 Paris