Le capital de Karl Marx tombe entre les mains d'une femme, riche. Improbable cadeau – hypothèse invraisemblable : Le Communisme serait-il de nouveau à la mode ?
Partie en voyage, cette " Candide " se heurte, à chacune de ses escales dans un pays pauvre, à l’éternel paradoxe : ceux qui ont tout/ceux qui n'ont rien. Elle s'émeut, pose des questions simples, dérangeantes. Loin des certitudes de toute doctrine mais si près de ce qui, aujourd'hui, nous submerge.
Voilà sa fièvre !
Je suis contre l'idée préconçue que le théâtre doive légitimer son existence dans la société. Qu'il doive avoir une responsabilité sociale, une dimension humaniste pour justifier ses actions.
Le théâtre est important par le simple fait qu'il exsite,de la même manière que la musique, la philosophie, la danse existent. S'il n'atteint pas la vérité, il se métamorphose jusqu'à ne plus être. Il cesse d'exister s'il n'accède pas à notre identité propre. Il nous enrichit en tant qu'individu. Il nous apprend plus sur nos devoirs que sur nos droits. On n'a pas besoin de lui donner un euro pour qu'il nous en rende trois. Il n'est pas aujourd'hui en crise. Il est toujours en crise. Même s'il semble marginal, abstrait ou puéril, il demeure une " église " , un sanctuaire de vérité.
La société et le théâtre sont toujours en crise, la même crise. Il n'y a jamais de répit, jamais de tranquilité. Malgré ou à cause de ce que je viens de dire, j'ai décidé de mettre en scène Fièvre de Wallace Shawn, non seulement parce que c'est un beau texte, majeur, terrifiant mais parce qu'il nous est indispensable. Il décrit la vie, ou plutôt la fuite de la vie. Notre vie à nous et celle des autres dans la société occidentale.
Ce que pour notre bien-être matériel nous sacrifions et détruisons. Il ne dit rien qu'on ne sache déjà mais il le dit avec une implacable rigueur. Quand j'ai lu " Fièvre " , quelque chose en moi a changé et j'ai eu envie de m'atteler à la création d'un spectacle qui puisse être peut-être changer les gens - magré eux. J'aurai beaucoup à apprendre en étant l'oeil et l'oreille de Simona - qui a rendu possible cette rencontre avec " Fièvre " .
Lars Norén
" (...) interprétation fascinante une profondeur bouleversante. On nous parle du monde d'aujourd'hui en questions simple et d'autant plus dérangeantes. Un moment à part, sérieux et sans lourdeur aucune. A méditer. " A.H, le Figaroscope
" (...) On écoute. On ne décroche pas. (...) Sobriété et rigueur, répétons ces deux mots qui n'interdisent jamais l'émotion. Et puis on sort de là en souhaitant lire le texte non encore publié... " Armelle Héliot, Le Figaro
" (...) D'emblée, soutenu par de très belles lumières, Lars Norsen provoque et installe l'écoute avec efficacité et sobriété, tendant un fil invisible entre la comédienne et le public. (...) " Agnès Santi, La Terrasse
36, rue des Mathurins 75008 Paris