Un texte de Babouillec, « autiste sans parole », transposé dans les rouages scéniques d’un univers inouï.
Elle s’appelle Babouillec, de son nom de plume, bien qu’elle n’use pas de plume. « Autiste sans parole », cette jeune femme d’une trentaine d’années, sans jamais avoir été scolarisée, a commencé à 20 ans à « écrire », formant phrases et textes en assemblant les pièces d’un alphabet en lettres cartonnées.
La rencontrant à Rennes dans un centre pour jeunes autistes, stupéfait par la puissance de ses textes, lui-même intrigué par la matière du langage, Pierre Meunier a imaginé en laborantin de scène, avec Marguerite Bordat, un spectacle singulier qui agence sa poésie machinique « dans la file d’attente des cerveaux débranchés ».
Avec Satchie Noro et Freddy Kunze, et le guitariste Jean-François Pauvros, se fabrique sous nos yeux, en écho au texte Algorithme Éponyme, une sorte de mécano géant dont les rouages scéniques composent un univers inouï.
Jean-Marc Adolphe
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