Woyzeck est inspiré d’un fait divers. Suite de scènes, fulgurants aperçus d’une destinée, celle du soldat Woyzeck acculé à l’égarement et au meurtre de son seul bien, Marie, la femme qui lui a donné un enfant. La force tragique est exceptionnelle d’intensité, le drame exprime ce qui demeure l’essentiel de la pensée de Büchner : la compassion révoltée pour l’individu victime de forces, qui, en lui, dans sa nature humaine, et hors de lui, dans la société, le dominent, l’égarent et finalement l’écrasent. Büchner laisse la pièce Woyzeck sous une forme inachevée comprenant quatre ébauches ; or l’histoire a voulu que cet achèvement soit oublié et que la tradition théâtrale soit attachée à composer une dramaturgie à partir des fragments.
Dans l’ordre des cahiers laissés par Büchner, l’oeuvre donne accès à un processus d’écriture qui se développe en strates successives et peut-être envisagée comme une succession de points de vue sur la trajectoire du personnage. Le travail portera sur les fragments complets de Woyzeck dans la traduction de Bernard Chartreux, Eberhard Spreng et Jean-Pierre Vincent.
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