Fuites

• Une errance tout en image et en sons

Un comédien et une errance entre deux personnages, l'un et l'autre de chaque côté de la Méditerranée. Le même rêve insensé d'une autre existence, d'une autre place dans cette société aux rouages trop bien huilés.

Rachid Boukrim est seul sur scène à sonder les existences de deux personnages. Fuites, c’est comme un arrêt sur images, une incursion dans deux vies bien distinctes et pourtant en de nombreux points semblables.

Les textes de Christophe Martin disent la solitude abyssale, la difficulté à « être » sans l’autre, quels que soient les décors. D’un côté, les murs que l’on rase, les odeurs interdites que l’on capture pour oublier celle du sang et de la peur. De l’autre, le confort individuel d’un quotidien rythmé par les clients de la banque et le ronflement rassurant du tube cathodique.

Une éternité pourrait s’écouler ainsi. Mais la régularité des jours s’efface devant les odeurs, les images qui défilent et les sons, et tout vous ramène irrésistiblement à l’intimité de ses êtres, à l’épicentre de ces mécanismes en apparence si bien réglés.

Fuites c’est aussi le renouvellement d’une collaboration entre le metteur en scène Bruno Lajara et un auteur avec qui il avait déjà formé un duo pour la création de 501 Blues. Christophe Demarthe signe quant à lui les compositions sonores des spectacles de Bruno Lajara depuis 1998 et on lui doit notamment les ambiances nocturnes de Ne pas (de passage pour la préfiguration du Point Éphémère à Paris en mars 2003).

D'après Syndromes aériens et Des étoiles plein la tête de Christophe Martin.