Spectacle en japonais surtitré en français.
Oriza Hirata, metteur en scène parmi les plus reconnus de l’avant-garde japonaise, s’attache dans son travail à montrer un tout petit monde pour dire en filigrane le très grand qui l’estampe. Un « théâtre tranquille ».
1909. Intérieur bourgeois d’une famille japonaise installée à Séoul, à l’aube de la colonisation de la Corée par le Japon, qui l’occupera de 1910 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Histoire n’est qu’une toile de fond, à peine esquissée. Hirata préfère déceler son emprise sur les gens à l’endroit de leur vie quotidienne, intime, subreptice, infiltrant leurs gestes, leurs habitudes, leurs paroles, puis leurs relations, leurs attitudes et automatismes de pensée.
Dessinant un cadre de scène d’une précision qui n’a son analogue que dans le cinéma d’Ozu, l’auteur-metteur en scène tient un plan serré sur ce salon où se jouent les rapports ordinaires entre maîtres et domestiques, Japonais et Coréens, hommes et femmes, parents et enfants, découpé en séquences qui dévoilent, en transparence, les mécanismes inconscients de la domination. Là, autour d’un thé, l’insouciance du climat et la futilité des conversations trahissent l’analgésie des êtres face à la discrimination.
Dix ans plus tard, 1919, même maison, même famille. Le 1er mars éclate le plus grand soulèvement coréen pour l’Indépendance. Si le moment historique traverse davantage les murs de son fluide alarmant, les colons demeurent incapables de comprendre les velléités du peuple coréen. Le comique des situations et une remarquable choralité d’ensemble donnent à lire l’absurdité du sentiment de supériorité, dans toute sa portée universelle.
« Drôle, attachante autant qu’atypique, la pièce Gens de Séoul (1909 et 1919) déploie avec tendresse une galerie de personnages sans pour autant sombrer dans la caricature. C’est précis, joyeusement décalé. Comme toujours avec Oriza Hirata : du grand art en dentelles. » Alban Orsini, Culturopoing, Novembre 2016
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