Guantanamour

Avignon (84)
le 9 décembre 2009

Guantanamour

Deux hommes dans une cage. Deux victimes ? Deux coupables ? Non, deux humains instrumentalisés. Un jeune homme présumé d’Al Quaïda et un G.I que tout oppose.

La pièce
Pourquoi Guantanamour ?


La pièce

Guantanamo, sur l’île de Cuba. Un lieu secret, sans droit, hors droit, une zone interdite.

Deux hommes dans une cage. Deux victimes ? Deux coupables ? Non, deux humains instrumentalisés. Un jeune homme présumé d’Al Quaïda et un G.I que tout oppose.

Petit à petit, couche par couche, l’auteur va leur faire quitter les oripeaux de la guerre, les idées reçues, les haines installées. Par la parole échangée, ils vont peu à peu découvrir leur commune humanité et éprouver ce vers de John Donne : « aucun homme n’est une île » : ce qui arrive à l’un concerne l’autre. Ce qui atteint les autres nous touche forcément.

Théâtre politique ? Pas seulement, car ici, la poésie transcende la réalité.

Après quatre ans de tournée, ce spectacle se situe toujours, malheureusement, dans un brûlant présent.

La pièce de Gérard Gelas a notamment été sélectionnée pour le « Festival du Théâtre français à Rome », à l’occasion duquel elle a été traduite en italien et jouée en juin

Pourquoi Guantanamour ?

« Dans l’après 11 septembre et encore sous le coup de cet inouï acte de barbarie, j’ai écrit ce texte trois mois après l’ouverture par les Américains du bagne de Guantanamo sur l’île de Cuba. Ce texte est en quelque sorte l’une des conséquences de ces fameux dégâts collatéraux que l’on nomme ainsi pour habiller d’une respectabilité «soft », les tragédies humaines engendrées par les guerres.

Lassé sans doute de tout cela, une nouvelle fois les personnages étaient venus me chercher, comme ils purent le faire autrefois pour Luigi Pirandello. En effet, j’écris toujours comme dicté. Je les entends, je les vois et n’ai plus guère qu’à retranscrire ce qu’ils me disent et à travailler ensuite.

Donc, quand Billy Harst et Rassoul viennent me chercher, mis à part une photo trouvée sur le site Internet du journal "Le Monde" où l’on découvrait des hommes en tenue orange du couloir de la mort, détenus dans des cages grillagées, je n’avais alors pratiquement aucune information sur ce qui se passait dans cette zone de non droit qu’est la base X-Ray à Cuba.

Ce sont les voix étranges de la création théâtrale qui m’ont amené à faire du prisonnier d’Al Qaïda un jeune garçon de la banlieue lyonnaise, à décrire certains sévices et à imaginer une fraternisation entre deux hommes qu’apparemment tout oppose.

Quatre ans après, tout cela s’est vérifié, mais là n’est pas le plus important pour moi. Ce qui m’importe, c’est d’avoir pu donner vie, sur une scène de théâtre, à une rencontre entre deux êtres humains qui nous disent, du fond de leur prison, qu’il y a peut-être autre chose à faire, sur cette terre, que de se détruire mutuellement et qu’il y a donc urgence à se parler malgré tous les interdits, toutes les idéologies qui, aux quatre coins de la planète, dressent les hommes les uns contre les autres. »

Gérard GELAS, mai 2006

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Informations pratiques

Chêne Noir

8 bis, rue sainte Catherine 84000 Avignon

Spectacle terminé depuis le mercredi 9 décembre 2009

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