« Peu de gens restent quand tout va mal - si vous ne me croyez pas, je vous fais un pari , ayez des ennuis. » (Hall à propos de Jimmy)
C’est Hall Montana qui se souvient, qui raconte et retrace la vie de sa famille, de ses amis, une communauté noire américaine vivant à Harlem dans les années 50/60.
C’est ce fil rouge, emmêlé, complexe de la mémoire de Hall que nous allons suivre. Et à travers lui l’histoire de son petit frère Arthur. De Julia et de Jimmy. Autour du quatuor s’organisent d’autres quatuors, celui des trompettes de Sion par exemple, le groupe d’Arthur, celui de son enfance avec ses parents et son frère.
Harlem Quartet est un hymne d’amour vibrant, un chant d’amour de Hall à son jeune frère, mort à l'âge de 39 ans, et à ses proches... Au milieu de tout cela, il y a les chants de gospel à la gloire de Dieu, le combat pour les droits civiques, la violence et le sexe.
D’après Just above my head de James Baldwin.
« Quel bonheur de (re)découvrir James Baldwin, et de voir le chef-d’œuvre de l’écrivain noir américain, Harlem Quartet, porté au théâtre par la metteuse en scène Elise Vigier, en un spectacle gorgé de vie et d’âme, qui rend justice à la partition originelle. » Fabienne Darge, Le Monde, 23 mars 2018
« L’adaptation du sixième roman de l’Américain par Elise Vigier envoûte par son intensité poétique. L’écriture de Baldwin prend littéralement corps avec cette adaptation où l’intensité du jeu des comédiens délivre une épaisseur tout autre : ses mots coupent à la lecture, effraient souvent. Elise Vigier arrive à capter ce qu’il y a de doutes, de peurs et de douceur chantés dans l’écriture de l’auteur. Le cœur plein d’érotisme et de poésie de Baldwin, se pose quoi qu’il en soit contre nous, " tenu comme un homme et bercé comme un enfant, libre " . » Jérémie Piette, Libération
« Les paroles de James Baldwin sont encore d'une pertinence incroyable. » Caroline Broué, France Culture
J’ai lu ce roman il y a longtemps, il m’avait totalement marqué, il s’était inscrit en moi comme peu de livres l’ont fait. L’amour, la violence, la fraternité. La famille, mais plus amplement la bande de gens avec laquelle on vit. L’amour qui échappe sans cesse aux êtres et à toute définition et qui pourtant est là, dans l’air, dans la disparition, dans les corps, dans la musique peut-être, dans la liberté ? Aujourd’hui j’ai envie de l’adapter au théâtre. Mais pour ce faire, il me semble nécessaire de passer un temps sur les traces de ce quartet, à Harlem, aller écouter et capter, au sens propre, ces chants et cette mémoire, c'est-à-dire essayer de saisir ce qu’ ils peuvent nous raconter aujourd’hui et comment s'en servir sur scène ensuite.
Hall - narrateur nous ballade dans sa mémoire, dans son histoire comme dans une ville. Il nous fait visiter son cerveau. J’ai pensé un dispositif très simple, qui nous permettrait de passer de la musique à la parole, au jeu dans l’intimité d’une chambre qui serait définie par une surface de projection. Film de famille, film super 8, disparition de l’image, du grain (grain de l’image, et grain de la voix, le chant des morts).
Une musique composée aujourd’hui par le poète écrivain, slameur américain Saul Williams en compagnie des musiciens français Manu Léonard et Marc Sens. Une musique prenant racines dans la grande tradition des gospels et de la soul pour mieux s’en échapper.
Ce qui m’intéresse aussi dans ce livre c’est comment on retrace une mémoire, comment on la reconstitue, cette nécessité absolue à un moment de la reconstituer et de la raconter : Hall commence à raconter pour son fils, pour que son fils sache que son oncle Arthur était un type noir, musicien et homosexuel et que c’était un type bien.
Elise Vigier
Un spectacle très intéressant, nécessaire, qui permet de redecouvrir la langue de Baldwin, le gospel et l'histoire de la ségrégation raciale aux Usa. Dommage que l'interprétation de certains comédiens ne soit pas toujours à la hauteur (un grand bravo aux deux acteurs qui interprètent Al et Arthur). Mais c'etait la première' et cela devrait se rôder peu a peu.
Pour 1 Notes
Un spectacle très intéressant, nécessaire, qui permet de redecouvrir la langue de Baldwin, le gospel et l'histoire de la ségrégation raciale aux Usa. Dommage que l'interprétation de certains comédiens ne soit pas toujours à la hauteur (un grand bravo aux deux acteurs qui interprètent Al et Arthur). Mais c'etait la première' et cela devrait se rôder peu a peu.
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