Romie Estèves incarne Haru, cette femme qui erre... Qui est-elle ? Ses souvenirs sont fragmentaires. Le livret du poète Joël Bastard raconte une femme qui tire les fils de sa mémoire, parlant-chantant pour se tenir compagnie. Elle parle, murmure, chantonne, baragouine.
Elle semble y avoir élu domicile. Elle ramasse par terre des objets qu’elle trie, pour retrouver son esprit, pour chercher la raison de sa seule présence vivante ici, après ce qui semble avoir été un cataclysme… Elle picore quelques phrases au hasard dans un livre, parle toute seule, parfois à elle-même, parfois à une vieille bouilloire, une radio, un câble. Elle parle, murmure, chantonne, baragouine.
Après le succès de Vous qui savez ce qu'est l'amour en 2019 et 2021 à l’Athénée, dans un seule-en-scène où elle jouait littéralement tous les personnages des Noces de Figaro, la mezzo-soprano Romie Estèves revient accompagnée de cinq musiciens, dont son complice de longue date, le guitariste Jérémy Peret. À la mise en scène, Jean-Yves Ruf crée un univers de décombres, soutenu par la partition de Camille Rocailleux, compositeur qui aime sortir des sentiers battus et a écrit pour Camille, Benjamin Biolay comme pour le théâtre et le cinéma.
Romie Estèves incarne Haru, cette femme qui erre... Qui est-elle ? S’appelle-t-elle vraiment Haru ? Elle n’en est plus sûre, tant ses souvenirs sont fragmentaires. Le livret du poète Joël Bastard raconte une femme qui tire les fils de sa mémoire, parlant-chantant pour se tenir compagnie. Il semble qu’elle œuvre à quelque chose, semble savoir ce qu’elle fait en manipulant et triant les objets, elle compose des chants, de fulgurants poèmes absurdes avec les phrases qu’elle lit ou qui la traversent. Son être se recompose en même temps que sa mémoire, en même temps que son œuvre, et avec lui l’engendrement de l’art, de la vie, d’un monde peut-être.
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