Laurent Hatat et Emma Gustafsson portent à la scène un récit brutal et sans pudeur. Ils créent un spectacle charnel qui se fait le miroir transgressif d’une succession d’aveux brûlants.
Dans le cadre du festival SPOT #9 (Théâtre Paris-Villette).
Édouard raconte comment il a rencontré Reda dans la rue, un soir de Noël, vers quatre heures du matin. Comment il lui a proposé de monter chez lui. Comment cet inconnu lui a longuement raconté son enfance, avant de pointer sur lui un révolver, de l’insulter, de le frapper, de le violer.
Avec Histoire de la Violence, Édouard Louis livre avec courage le récit intime de son agression et des blessures qu’elle lui inflige. Sa parole, mais aussi celle de sa famille, des amis, des médecins, de la police composent des visions éclatées, concurrentes et envahissantes. La théâtralité est jaillissante.
Laurent Hatat et Emma Gustafsson, danseuse et comédienne, adaptent et mettent en scène le récit autobiographique, intime et politique d’Édouard Louis. Ils façonnent un théâtre charnel. L’histoire se raconte par les corps et les paroles qui les traversent. Sous la lumière crue, la collision des gestes et des discours des trois protagonistes témoigne de la violence physique, sociale et symbolique. Une performance théâtrale forte et radicale où domine la poésie des corps, puissants et fragiles à la fois
Avec anima motrix, sa compagnie, Laurent Hatat aime questionner l’altérité, les rapports de domination sociale et les violences qu’ils induisent. Il a mis en scène plus de vingt spectacles avec des textes notamment d’Agota Kristof, Jean-Luc Lagarce, Voltaire, G.E. Lessing,...
« On est saisi par la poésie et la grâce de la chair qui s’exprime. » La Voix du Nord
« La mise en scène traverse l’autofiction d’Edouard Louis avec finesse et précision. » La Terrasse
« Un face à face scénique passionnant autant que fascinant. » L'Oeil d'Olivier
Nous nous emparons de ce roman sans pudeur, parfois décrit comme brutal voir indécent, et pourtant si sensible, courageux à nos yeux, empli d’amour assurément. Avec cette « œuvre au rouge » le chemin vers la scène est une évidence : notre projet est d’incarner l’effroi que procure le roman d’Edouard, d’explorer les débats intimes, sociaux, politiques qu’il ouvre, et au-delà de l’intelligible de créer l’espace où les corps parlent, dans toute leur splendeur, dans toute leur violence. C’est un théâtre charnel, qui sait quitter le langage, les mots pour retrouver une puissance des corps que nous souhaitons.
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris