Au Moyen-Age, le peuple s'exprimait à travers les représentations "sacrées", les "mystères", et par la voix des jongleurs. Le jongleur était le journal parlé du peuple. Par sa voix le peuple parlait directement, démystifiant le sacré en utilisant l'arme du rire et du grotesque. Le jongleur était toujours l'expression d'une dimension chorale, collective de la communauté. Par leur représentation sur les places publiques, sur les marchés, les jongleries devenaient de plus en plus un fait collectif, les textes se transformaient en s'enrichissant des critiques et des suggestions du public. C'est une parabole.
C'est I'histoire d'un tigre, animal réputé vaillant, fier et intraitable. Les bureaucrates veulent le mettre en cage. Le tigre, c'est le peuple et Dario Fo nous dit : "Ne déléguez à personne le droit de décider pour vous". Flavie - la comédienne "d'Alice", de "Quatre à Quatre" se métamorphose dans la tradition de I'acteur-roi, bateleur, forain, Arlequin, Scapin, Matamore avec une virtuosité stupéfiante. Un théâtre insolent, fraternel, optimiste, populaire.
"Flavie Avargues bondit et rebondit, lâche ses personnages à travers le public, si bien que celui-ci, forcé de jouer le jeu, est complice du récit. Ne ménageant pas ses efforts dans cette arène, la comédienne joue, improvise, mime, rugit... Elle accomplit un numéro assez exceptionnel, digne d'une grande maturité. A ce travail il faut associer étroitement les conseils du metteur en scène, Michel Bruzat, qui a souhaité être fidèle à I'esprit et à la conception du théâtre de Dario Fo. Ce spectacle mérite une longue vie et surtout d'être repris en plein air".
Jacques Morlaud "L'Echo du Centre"
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