«Entre égoïsme et héroïsme, réflexe de fuite et indifférence, la saveur et les parfums de la vie subsistent pourtant. A nous de les faire revivre authentiquement sans fioriture ni complaisance.»
Ici, c’est une terre où le théâtre est permanent, où en 130 ans les racines des oliviers ont noué des passions.
Radio Alger, c’est le son de l’histoire, la voix des événements, plus forte que la peur, les cris des manifestants, le son des attentats et la musique, de la Tchatche à ce moment précis où un monde se lézarde.
Ici Radio Alger, c’est surtout l’histoire de personnages -employés, ouvriers agricoles, commerçants, femmes au balcon-confrontés au regard de la métropole, celui des journalistes et des militaires du contingent.
Le texte est écrit à partir d’une mémoire collective : celle qui se souvient que l’on s’est déchiré tout en s’aimant, que l’on pouvait faire peur et avoir peur, rire tout près du drame et s’engueuler sans méchanceté puisqu’il existait entre chacun un lien que ne pouvaient comprendre ceux qui, loin, très loin en métropole, décidaient qu’une époque était révolue.
Ici Radio Alger, c’est aussi le téléphone arabe, celui des mots qui informent et déforment.
Le parti pris de mise en scène se situe dans un constant décalage, un doute incessant sur la nature de ce qui est en train de se construire comme une succession de situations qui s’enchaînent comme peuvent s’enchaîner des scènes à l’intérieur d’un rêve, quand on le raconte.
Henry Moati
136, rue Loubon 13003 Marseille