Il me reste, au maximum, 50-60 ans à vivre.
Qui peut dire si, à l'heure de mon agonie, l'aide-soignant qui m'accompagnera avec bienveillance vers l'au-delà sera un être humain ?
Et si c’est un robot, prononcera-t-il les derniers mots de réconfort en sachant qu'il ne sait pas ce qu'est la mort, comme nous tous ?
Aura-t-il appris à générer de jolis poèmes inédits à partir des mots « Joël », « sommeil », « voyage » et « inconnu » ?
Ou alors, aura-t-il développé, de par sa nature non biologique, une compréhension du non-être beaucoup plus complète, voire concrète, que nous autres ?
Imposture posthume est une variation sur le motif du manuscrit trouvé.
Ainsi, à la toute fin du 21e siècle, peu avant ma mort tardive, je me souviens de quelques événements. Alors, pour la dernière fois, j’écris. Mais à la main, et sur un morceau de plastique.
Dans un futur encore plus lointain, où l’humanité a profité d’un effondrement technologique pour repartir sur des bases un peu différentes, un expert du passé (vraisemblablement télépathe mais pas forcément bien renseigné) tente de me « réanimer » par un procédé d’apparition pas très au point.
J.M.
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