Independence

Paris 18e
du 4 avril au 4 mai 2002

Independence

Une maison, située à quatre pas du centre… un lieu de passage entre l’ennui du dehors et le pénible étouffement de la bâtisse. Un sol de bataille sur lequel vont s’affronter trois sœurs luttant pour gagner ou préserver leur individualité et pour surmonter la culpabilité qui les ronge, celle-là mê

Présentation
La pièce
Le choix de la pièce
L’univers de Blessing
Note d'Intention
Les personnages
La presse
La Cie BOB&AGLAE

...Independence, petite ville de L’Iowa. Après quatre ans d’absence et de silence, l’aînée de trois filles est contrainte de revenir dans la maison de son enfance pour y retrouver ses soeurs et sa mère, ancienne patiente psychiatrique.

La confrontation mère-fille et les retrouvailles des soeurs sonnent l’ouverture d’un combat sans merci qui ne laissera personne intact : les blessures anciennes s’ouvrent, les coups bas pleuvent comme autant de tentatives avortées pour se parler. 

Alternant rires et émotion, les situations se succèdent d’une manière implacable, nous emportant inexorablement vers une issue fatale...

Lee Blessing a écrit une douzaine de pièces qui ont toutes été montées aux Etats-Unis au cours des dix dernières années. Il compte aujourd’hui parmi les principaux auteurs américains de théâtre. Avec Independence, il a été récompensé par le great American Play Award en 1984.

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L’histoire
Après quatre ans d’absence et de silence, l’aînée de trois filles est contrainte de revenir dans la maison de son enfance pour retrouver ses sœurs et sa mère, ancienne patiente psychiatrique... 
Cette femme c’est Kim : professeur d’Université un brin revêche, à l’homosexualité mal assumée. Elle a été « rappelée » à Independence par JO, sa soeur cadette. Rappelée d’urgence pour empêcher leur mère, Evelyn, de réitérer son dernier coup de folie :
Trois jours plus tôt, elle a essayé de tuer Jo parce que celle-ci s’est laissée engrosser par un gars du coin.
Un gars très bien connu, d’ailleurs, de Sherry, la benjamine. Vu que Sherry connaît « très bien » tous les gars du coin...

Le sujet
La pièce commence par L’arrivée de Kim, et se termine sur son départ. Entre ces deux scènes écrites comme des parenthèses : une semaine. Quelques jours en famille se déroulant comme une suite de rêves - ou de cauchemars - dont on ne se réveille pas intact. 
Une semaine durant laquelle vont s’affronter trois personnages confrontés à la névrose d’un quatrième ; trois soeurs luttant pour gagner ou préserver leur individualité et pour surmonter la culpabilité qui les ronge, celle-là même qui les pousse à haïr cette mère à la folie larvée...
La confrontation mère-fille et les retrouvailles des sœurs sonnent comme l’ouverture d’un match de boxe qui ne laissera personne intact : les blessures anciennes s’ouvrent, les coups pleuvent comme autant de tentatives pour se parler. En alternant rires et émotions, les situations se succèdent jusqu’à l’issue fatale.

« Chaque génération se détruit volontairement pour celle qui suit (... ) »
dit Evelyn comme une menace à ses filles, comme une excuse aussi car elle n’a fait que subir cette malédiction comme sa mère avant elle et sa grand-mère aussi et toutes ces femmes qui constituent l’immense chaîne des ventres de sa vie... Comme si toutes ces femmes étaient d’abord les filles de leurs mères, puis les femmes de leur mari pour finir par n’être que les ombres d’elles-mêmes.

L’auteur
Lee Blessing, qui a enseigné l’écriture théâtrale à l’Université de l’Iowa et au Playwrights Center de Minneapolis, a produit une douzaine de pièces qui ont toutes été montées aux Etats-Unis au cours des dix dernières années. Il compte aujourd’hui parmi les principaux auteurs américains de théâtre. Avec INDEPENDENCE, il a été récompensé par le great American Play Award en 1984.

Il a écrit cette pièce en s’inspirant très fortement de l’histoire de sa propre femme :
Une « fille de l’Amérique » qui, un jour, a retrouvé sa mère balbutiante, les yeux exorbités, enroulée dans une couverture, raide comme une morte; une fille qui, un jour, mue par une sorte de provocation d’amour désespérée, a décidé de la faire interner pendant trois mois dans un hôpital psychiatrique...

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Peut-être pour la lancinante poésie des mots de l’auteur et la douce mélancolie qui sourd de ses silences... 

Peut-être pour le huit clos de ces quatre femmes qui ne demandent rien d’autre que la reconnaissance de ce qu’elles sont, l’acceptation de leur indépendance et de leur légitimité de femme.

Peut-être parce que Lee Blessing nous parle au plus près du cœur comme nul autre; au travers de ces portraits de femmes déchirées; au travers de l’histoire de cette mère qui ne s’est pas libérée, qui ne sait pas écouter la complainte de ses filles et qui, dans l’enfermement, cultive la peur d’une solitude depuis longtemps consommée.

Peut-être pour cet amour infini qui nous submerge au regard de ces trois « petites filles » à la matrice commune et aux destins indissolubles...

« Ou simplement parce que cette pièce nous parle d’amour -et du manque d’amour- qui nous rend fou. Alors submergé par la peur, on se barricade derrière une vie balisée dont le schéma nous rassure. Et la vie passe. Jusqu’au jour où on est bien obligé de reconnaître qu’on s’est caché, qu’on a menti et que notre souffrance est allée se planter droit dans le cœur de nos enfants. » 

Joël Coté

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« Independence, Iowa. Le plein été. Le charme morne et désuet d’une petite ville de l’Amérique profonde ; des rues à l’asphalte grillé, aux trottoirs vides léchant des façades défraîchies et dépareillées. C’est là que l’histoire « se fait ». Mais cela pourrait tout aussi bien se passer dans n’importe quel autre bled de n’importe quelle autre province, simplement parce qu’ici, à Independence, on ne sait plus quand le monde s’est arrêté, ni s’il repartira un jour... On n’attend pas, on reste. La vie s’étiole, se dilue dans les rues crasseuses d’un été qui n’en finit pas. Une ville d’agriculteurs et de désherbant, avec son pub branché : le «Popeye’s», ses petits jardinets peuplés de faons et de nains, ses draps étendus dans les arrière cours, ses deux ou trois églises, son hôpital psychiatrique...

Une maison... Située à quatre ou cinq kilomètres du centre, elle est le dernier repaire habité sur la route de « Des Moines. » Une grande bicoque à deux étages, dominant ledit hôpital en contrebas. Elle a été repeinte l’année dernière, ou l’année d’avant... Pas de jardin, juste un carré de ciment donnant sur la cuisine, une sorte de buanderie « à ciel ouvert ». Un bout de terrain neutre. Un lieu de passage entre l’ennui du dehors et le pénible étouffement des murs de la bâtisse. Quelques objets, jetés en entrant ou en sortant, y finissent leur improbable vie. Un fil pour l’étendage, le siège arrière et défoncé d’une fourgonnette et... C’est tout. De la maison on rêve la haute stature, les volets mi-clos sur des pièces qu’on ne décrit plus, comme de vieux visages aux regards impénétrables.

Une ambiance à la Tennessee Williams. Un décor au sol de ciment, vibrant sous les gouttes du linge qui sèche et des bruits de pas suspendus. Un sol de bataille... »

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L’histoire de cette pièce se traduit comme une lutte, un combat à mort pour la liberté et la tolérance. 

C’est pourquoi la mise en scène doit jouer sur les contrastes : une atmosphère de douceur, celle d’un gynécée, servira de toile de fond aux propos âpres et rudes de cette « histoire de femmes ». Pour accentuer son côté « aérien », l’histoire est transposée dehors, dans une arrière cour, un lieu neutre, hors d’attente parce que n’appartenant à personne, un passage où l’on cache des secrets d’enfants. 

Deux draps suspendus, des pots, une vieille table, deux où trois chaises de jardin, des riens échoués là...

Cette pièce pourrait se résumer à la seule évocation de son titre et à toute l’ambiguïté qu’il recèle : Independence, indépendance...

Indépendance : Etat de quelqu’un opposé à la contrainte de dépendre des autres.

Car c’est bien au travers de cette pirouette imaginée par l’auteur que se dévoile le vrai thème de cette oeuvre : 
L’indépendance matérielle ou spirituelle, celle-là même qui fait de nous des adultes, ne commence t-elle pas par l’indépendance vis-à-vis de nos parents, la seule nécessaire à notre épanouissement personnel ?

C’est la question que pose l’auteur en nous montrant le quotidien de trois femmes à la vie sclérosée par l’emprise de leur mère. Cette mère qui, abandonnée par son mari et vissée à sa maison depuis toujours, rendra tour à tour chacune de ses filles responsable de tous ses maux ; poussant jusqu’à la tyrannie l’instinct maternel ; poursuivant ses filles, pour mieux les posséder, jusque dans leur ultime retranchement.

Mais un enfant peut-il abandonner sa mère lorsque celle-ci se retrouve entraînée vers ce monde mystérieux, cet état second où la volonté ne peut plus rien, ce monde où l’on commet des actes de démence? Ne s’agit-il pas pour cet enfant d’un abandon d’une partie de lui même?

Kim, seul personnage taraudé par la recherche de son identité de coupable, réussira-t-elle cette ultime tentative d’explication de la folie de sa mère?...

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Kim : 35 ans ; cérébrale, mélancolique et désabusée. Elle cache sa grande faiblesse derrière un visage dur et fermé.

Jo : 27 ans ; faussement naïve; le personnage le plus en évolution dans la pièce. Sa maternité révélera une grande force de caractère.

Sherry : 19 ans ; instinctive et rebelle ; pratiquant l’autodérision. Elle est la plus en souffrance du manque d’amour de sa mère.

Evelyn : 55 ans ; La Mère ; tyrannique et blessée. Tantôt petite fille au regard voilé, tantôt duègne égocentrique, mais toujours épouse délaissée et désespérée.

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" Un régal qui peut se déguster sans modération, devant une tasse de thé amer, très amer... A voir et à revoir, Absolument. " Frédéric Lovichy - Radio Provence-Côte d’Azur

" Un spectacle de femmes écrit par un homme nous ramenant à notre état d’enfant... Parce que nous sommes tous fils et filles de nos mères. Merci. " Emmanuel Hermini - Le quotidien du médecin

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La Cie BOB&AGLAE, dirigée par Joël Coté, existe depuis huit ans. Ses créations :

Personne n'est parfait ( J.Coté ) 
Dieu ( W. Allen ) 
Colombe ( J. Anouilh ) 
Six pieds sur terre ( J.Coté ) 
Inventaires ( P.Minyana) 
L’Echange ( P. Claudel )
Vols ( J. Coté ) 
Hedda Gabler ( Ibsen )

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Spectacle terminé depuis le samedi 4 mai 2002

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