Laurent Fréchuret a une drôle de façon de faire du théâtre. En réalité ce sont les grands poètes qui l’intéressent, les inventeurs de mondes, les exilés sur terre. Il a sa manière bien à lui de plonger dans l’œuvre d’un auteur, de se laisser submerger, de refaire surface et de prendre ses ciseaux pour recomposer une œuvre et raconter un artiste. Après avoir exploré Cioran, Artaud et Beckett, il pénètre le continent Burroughs, chantre de la contre-culture des années 70, icône de la culture rock.
William Burroughs c’est l’homme des expériences-limites qui, comme Rimbaud, voulait tout expérimenter, fasciné par la pègre et les armes à feu, paranoïaque obsédé par le funeste pouvoir des medias, génial camé mystique. Mais c’est aussi le virtuose du cut-up qui avait l’art de bousculer les mots pour faire surgir des vérités inconnues, qui quitta la société américaine des années 50 pour lancer, de Paris, de Londres ou de Tanger ses bombes littéraires et notamment Le Festin nu en 1962, qui devint le symbole de toutes les transgressions pour une génération.
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