A partir de 13 ans.
Une sortie au théâtre d’une classe de collège, et là tout commence ! Dans le foyer du théâtre : deux « cailleras » importunent tout le monde, se balancent des boulettes de papier mâché. Le public entre dans la salle, les deux casse-pieds s’installent aussi et continuent sur le même registre. Dans la pièce, il est question du corsaire Abulkasem Ali Moharrem. Pour ces jeunes, c’est la première pièce qu’ils voient de leur vie, et c’est complètement nase. Nase peut-être mais le personnage de la pièce, Abulkasem, devient une expression dans la classe. Et le mot vit sa vie. Il veut dire successivement " un truc nase " , " un truc qui déchire grave " , il se transforme en adverbe, en verbe, en insulte, en compliment… Puis finit par devenir un personnage réel, si bien qu’un guide et trois chercheurs nous donnent une conférence burlesque sur Abulkasem…
Cette première pièce de Jonas Hassen Khemiri à l’écriture incroyablement inventive, à la forme dramaturgique très innovante, débusque les troubles et les peurs identitaires, questionne directement nos préjugés, notre relation à l’autre, et par là-même notre propre identité.
« Abulkasem », quatre syllabes au charme irrésistible, conditionnent le destin de quatorze personnages. Le mot prend le pouvoir. Mot valise, nom de code, il ne s’arrête plus. Fil rouge d’une pièce conçue en intrigue policière, « Abulkasem » ne cesse de se dérober. On l’utilise pour dire quelque chose de formidable, il se retourne, se charge peu à peu de tous les fantasmes que charrie aujourd’hui l’Occident face au monde musulman.
Autour de cette histoire d’ « Abulkasem », Jonas Hassen Khemiri, figure montante de la littérature suédoise, phagocyte une comédie enlevée sur le racisme ordinaire, les questions d’intégration, de terrorisme et de phobies collectives. Michel Didym fait son miel d’un second degré décapant pour réveiller l’esprit critique le plus endormi. Entouré de quatre comédiens d’exception, il épouse l’écriture éclatée et innovante d’Invasion !, joue avec nos codes et ceux des médias, change de lieux et d’humeurs à souhait. Tantôt plateau télé sociétal, tantôt cabaret, il nous électrise avec le groupe rock Les Garçons d’étage et sonne les consciences sans chercher à nous apprendre à penser.
Traduction française de Susanne Burstein et Aziz Chouaki. Le texte de la pièce est publié aux Éditions Théâtrales. Distribution en alternance.
« Caustique et drôle, émouvant, un auteur révélé par un excellent spectacle. » Armelle Heliot
7, av. Pablo Picasso 92000 Nanterre
Voiture : Accès par la RN 13, place de la Boule, puis itinéraire fléché.
Accès par la A 86, direction La Défense, sortie Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.
Depuis Paris Porte Maillot, prendre l'avenue Charles-de-Gaulle jusqu'au pont de Neuilly, après le pont, prendre à droite le boulevard circulaire direction Nanterre, suivre Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.