J'ai de la chance

Paris 6e
du 26 mai au 13 juin 2015
1h10

J'ai de la chance

Alors que sa grand-mère Germaine perd la mémoire, Natasha part à la découverte de son histoire : vieille dame pétillante malgré Alzheimer, Germaine a été marquée par la Seconde Guerre mondiale.

La découverte d'un passé
La presse en parle
Note d'auteur

Note de la mise en scène

  • La découverte d'un passé

Natasha est comédienne. La mort de sa grand-mère va éveiller en elle des regrets.

Germaine était une sacrée bonne femme, drôle, émouvante, coquette, déroutante... Natasha regrette amèrement de ne pas lui avoir dit : « Mamie, raconte ! » Elle connait bien sa grand-mère, mais n’en sait pas assez sur son histoire, en particulier sur l'épisode étonnant qu’elle a vécu pendant la guerre.

En tant que juive, Germaine a de la chance. Elle quitte Paris pour la zone libre au début de la guerre, comme de nombreux enfants et adolescents que les parents veulent éloigner des bombardements. Elle arrive à Moissac en avril 1943, dans une maison où sont réfugiés environ cent cinquante enfants juifs. Ils y vivent une vie heureuse, sous la protection de Shatta et Bouli Simon, responsables aux Éclaireurs Israélites de France. Elle a 19 ans.

Germaine reste à Moissac en tant qu’aide infirmière jusqu’au moment où la zone libre est envahie par les allemands. Les enfants sont alors envoyés dans des familles, des couvents, des pensionnats. Cheftaine scoute, Germaine va devenir agent de liaison dans la région, allant d’une ville à l’autre afin de rendre visite aux enfants cachés et de faire le lien avec la deuxième famille dont ils ont dû se séparer : la maison de Moissac.

La chance sourira également à ces enfants, environ cinq cents qui passeront par cette maison entre 1939 et 1945, car tous échapperont à la barbarie nazie grâce à Shatta, Bouli et d’autres femmes et hommes devenus pour certains « Justes parmi les nations ». Natasha a beaucoup entendu parler de Moissac, mais elle ignore les dates, les détails, les anecdotes précieuses. Alors elle va se lancer dans l’écriture d’une sorte de « docufiction » sur Germaine, son histoire, sa famille, ses passions, et va tenter de percer le mystère de cette « chance » que sa grand-mère revendiquait à tout bout de champ.

Dans ce but, elle va enquêter, vider les tiroirs, combler les manques, cerner peu à peu la Mamie qu’elle ne connaissait pas, celle qui racontait et que Natasha avait entendue, mais pas écoutée. Elle trouvera de nombreux cahiers dans lesquels Germaine a voulu partager sa passion des mots, les alexandrins qu’elle se plaisait à écrire, de nombreuses listes et de multiples témoins de son admiration inconditionnelle pour André Dussollier qu’elle appelle affectueusement « Dudu ».

Seule en scène, Natasha élabore son spectacle sous nos yeux. À travers sa quête, elle découvre un passé qu’elle ne connaissait que trop peu, fait pour sa grand-mère acte de mémoire, retrouve grâce au théâtre un peu de son histoire perdue et chemin faisant, intègre la belle leçon de vie de Germaine « J’ai de la chance », qui résonnera désormais aussi pour elle.

  • La presse en parle

« C’est un moment de théâtre enlevé, très touchant, fruit d’une interprète remarquable. » Le Quotidien du Médecin

« Un beau spectacle qui mêle réflexion sur le souvenir, le métier d’acteur et la transmission » Direct Matin

« Au théâtre du Lucernaire est présenté un petit bijou littéraire et théâtral, un texte cousu main écrit et interprété par Laurence Masliah. » Actualité Juive

« Sous la direction de Patrick Haggiag, qui a également conçu le décor qui évoque l'univers cafouilleux de l'alerte nonégénaire, Laurence Masliah, dans le registre du sensible et de l'émotion, livre un beau portrait de femme portée par l'amour de la vie. » froggy's delight

« Laurence Masliah multiplie les points de vue, casse l’espace et le temps, saute d’hier à aujourd’hui avec une aisance déconcertante, à la façon des clowns ou des poètes. » théâtrorama

« Laurence Masliah est absolument extraordinaire de talent et de justesse dans ce récit que l'on pourrait penser déstructuré tant il est fait de ruptures, de souffles facétieux, de regards confidents envers ce public qu'elle un intime pour faire exister l'histoire. » Reg'Arts

« C’est du beau théâtre où l’intime se conjugue à la grande histoire et où la parole est magnifiée. » snes fsu

« Le travail subtil d’accompagnement de Patrick Haggiag, sa mise en rêverie oserais-je dire, amène le texte en un lieu poétique d’étrangeté. » Le Souffleur

« Laurence Masliah nous offre un beau moment de theatre au Lucernaire, dans sa creation J’ai de la chance qu’elle interprète seule en scène. » evene.fr

  • Note d'auteur

Comédienne depuis les années 1980, j’étais habitée depuis fort longtemps par un petit personnage de vieille dame, sorte de clown qui sortait de sa boîte au moment où personne ne l’attendait, même pas moi. Depuis longtemps déjà, l’idée de « lui » écrire une pièce de théâtre me tentait, mais ce n’est qu’en 2009 que j’en ai ressenti l’urgence. J’ai fait appel à Marina Tomé pour m’accompagner dans les recherches destinées à nourrir mon personnage, à lui donner des fondations, une histoire, une famille…

Après six mois d’improvisations, guidée par les questions toujours pertinentes de ma collaboratrice, la petite histoire de Germaine s’est inscrite miraculeusement dans la grande Histoire, transformant ma pièce en hommage à des héros trop peu connus.Toutes les anecdotes racontées par Germaine sur ce qu’elle a vécu pendant la guerre, sont véridiques. Elles ont été confiées à Catherine Lewertowski par mes parents, au cours d’interviews qu’ils lui ont accordées en 1999, lorsqu’elle préparait son livre sur les enfants de Moissac où ils avaient passé une partie de la guerre (« Les enfants de Moissac 1939- 1945 » Flammarion). L’auteure m’a généreusement prêté ses enregistrements.

C’est à cette occasion que j’ai pu entendre, par la voix de mes parents récemment disparus, des anecdotes sur le miracle de Moissac ce qui a été déterminant dans la construction de mon texte et m’a permis non seulement de donner à mon personnage
un appui dans le réel en approfondissant mes connaissances sur cette histoire, mais également de nourrir de façon très personnelle la quête de Natasha devenue mienne.

J’ai réuni autour de mon projet Patrick Haggiag et son équipe artistique, espérant que nous saurons traduire sur le plateau l’émouvante impertinence de Germaine. Si j’ai demandé à Patrick Haggiag de m’accompagner dans ce travail, c’est parce que sa vision n’est pas frontale, mais qu’elle se saisit d’un mot, d’une émotion, d’un geste, d’un cri, c’est qu’elle les provoque et les renverse, c’est qu’elle les chamboule et les transcende, c’est qu’elle les fait parvenir au spectateur, par un prisme qui illumine tout.

Cette oeuvre que nous espérons donc illuminée, le sera à travers un vocabulaire scénographique restreint, la parole étant le principal objet qui nous occupe. Paroles croisées de Germaine et de Natasha interprétées par une seule voix. La mienne.

Laurence Masliah

  • Note de la mise en scène

Voir la Voix
Sans doute s’agit-il, avec ce long fragment, cet état du théâtre de Laurence Masliah, d’y éprouver, d’y lire, d’y distinguer une voix parmi toutes celles entendues, et l’élire. Soudain relier cette voix-là à nos existences, à nos mémoires… Là se tient le puissant et gracieux travail de notre auteure. Juste poser cette voix sur le bord du plateau, délicatement, mais pas trop. Non pas la voix précise de quelqu’un, ni même un timbre particulier, mais cette voix précise qui n’est pas de quelqu’un et qui précise en nous tant de choses. Un souffle facétieux, juste une voix qui serait la vie. Une vie en tous sens, un vrac éblouissant, chahuté par le plus espiègle, et le plus poignant. Un théâtre dans tous ses éclats.

Mobilité
L’espace du plateau presque nu, une chaise, une table de couture. Laisser au centre l’élément primitif qu’est le récit, le monologue, pour que la vision se démultiplie. Sur leplateau, non pas une table de couture mais deux, trois, qui donneront à la comédienne la possibilité d’être à la fois tous les personnages, la narratrice, l’auteure, et d’incarner toutes les histoires dans un espace-temps différent. Histoires qui se conjuguent en passant d’une table à l’autre, d’une mémoire à l’autre, en fonction des événements du récit. Cette mobilité ne sera pas nécessairement incarnée physiquement mais elle sous-tendra la mise en scène. En écho, une certaine mobilité d’esprit du public, qui pourra prendre corps sur scène, la narratrice choisissant un spectateur pour l’impliquer dans le récit, lui parler, recoudre un bouton de sa veste… allant peut-être jusqu’à prendre appui sur lui comme elle le ferait avec un intime, à en faire son confident pour faire exister son récit, dans le besoin de dire avant de disparaître.

Équilibre
Ce texte-là a beaucoup d’aspects drolatiques et facétieux : ne rien sacrifier à la drôlerie du texte mais la poétiser, faire naître la tension du récit. Maintenir la comédienne à juste distance entre le témoignage qu’apporte la proximité de l’histoire personnelle, et la truculence du théâtre. Que jamais un aspect ne l’emporte sur l’autre, que le théâtre ne soit pas trop flagrant, que les choses se construisent à travers le miracle des connivences de la mémoire.

Scénographie
Que le spectacle garde quelque chose de brut, comme de l’ordre d’une lecture. Si lors des répétitions, les petites inventions permettent au futur spectacle de se métamorphoser, que cette métamorphose passe par l’intériorité. La scénographie doit être travaillée, présente, mais avec des moyens modestes, sans jamais être remarquée ou remarquable. Être au service du récit, et permettre le partage concret des éléments de l’Histoire, des histoires d’une femme au destin singulier. Il y a dans la démarche de Laurence Masliah une sorte de grandeur de l’autobiographie, cet impérieux besoin d’écrire qui rejoint des auteurs tels que Müller ou Bernhard et qui dépasse tous les autres éléments d’un théâtre conventionnel qui met à distance (jeu, décor, lumières). Ces éléments seront donc traités finement mais resteront secondaires face à l’élan et à la chaleur de la comédienne.

Patrick Haggiag

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Sélection d’avis du public

j' ai de la chance Par Jean-François O. - 29 mai 2015 à 12h33

sujets émouvants sont traités ici : bien écrits et bien joués. Pas un seul instant l'attention ne se relâche. Dans la même veine que "le pére" avec Robert Hirsch ou bien encore " l’absence" avec Suzanne Flon. un très bon moment

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j' ai de la chance Par Jean-François O. (5 avis) - 29 mai 2015 à 12h33

sujets émouvants sont traités ici : bien écrits et bien joués. Pas un seul instant l'attention ne se relâche. Dans la même veine que "le pére" avec Robert Hirsch ou bien encore " l’absence" avec Suzanne Flon. un très bon moment

Informations pratiques

Lucernaire

53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris

Bar Librairie/boutique Montparnasse Restaurant Salle climatisée
  • Métro : Notre-Dame des Champs à 166 m, Vavin à 234 m
  • Bus : Bréa - Notre-Dame-des-Champs à 41 m, Notre-Dame-des-Champs à 129 m, Guynemer - Vavin à 161 m, Vavin à 235 m, Rennes - Saint-Placide à 393 m
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Plan d’accès

Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 13 juin 2015

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