Deux personnages, deux âmes, deux étoiles. Dans l’obscurité profonde, une voix s’élève et déchire le silence. Une femme chante, ici, en Afrique, sa détresse infinie : « Je ne vais quand même pas mourir ». Rokhaya s’adresse à Ibou, son mari, parti là-bas, en Europe, chercher de quoi la guérir.
Cette magnifique pièce de Fabrice Melquiot met en scène deux être séparés qui dialoguent sans se répondre vraiment. Tout se passe dans une nuit étoilée où les deux amants se retrouvent parce qu’ils regardent les mêmes astres, la même lune. Et leurs voix qui se font écho disent l’espoir, la révolte, le chagrin.
Loin de tout exotisme, évitant soigneusement le pathos comme le misérabilisme, Michel Belletante nous immerge dans un univers où la poésie exprime l’authenticité des émotions, où la richesse des métaphores dit une situation simple et cruelle à la fois. Un décor d’une puissance évocatrice particulièrement efficace : deux grosses pierres, comme deux planètes perdues dans l’immensité du ciel étoilé, suspendues ou dérivant. Les deux personnages semblent alors l’incarnation d’une tragédie éternelle. Terriblement proches de nous...
Par Théâtre et Cie.
Avenue du Chanoine Jules Chevalier 26100 Romans sur Isère