Mariages mixtes
Les personnages
Note d’intention de l’auteur
Note du metteur en scène
La presse
Edmond Kamoun, jeune homme juif de 30 ans, a retrouvé à Paris une amie d’enfance, martiniquaise, Marie Jean-Baptiste, pendant leurs études de médecine. Ils s’aiment, elle est enceinte, ils se marient en métropole, rentrent en Martinique et doivent annoncer la « bonne nouvelle » aux deux familles.
Les familles sont, bien entendu, catastrophées et après bien des péripéties, des quiproquos, Marie sera admise dans la famille juive, elle se convertira, deviendra même… « trop juive » - comme le dira mémé Julie.
Parallèlement, Edith, la sœur d’Edmond, fréquente, le cousin de Marie et usera d’un chantage auprès de sa famille, pour faire admettre Julien. Du côté antillais, ce n’est pas triste non plus, car Man Félicité, la grand-mère de Marie n’aime pas les juifs : « Ils ont pris tout Fort-de-France, ils ont tué Jésus et leur religion avec 613 commandements n’a pas l’air très sérieuse !!! »
La confrontation des deux grands-mères ouvrira des horizons nouveaux, vers la tolérance et le respect mutuel. On retrouvera dans la pièce des expressions créoles et « judéo-arabes » qui ne manquent pas de saveur, et faciles à comprendre par un public non initié.
La famille Kamoun
Edmond Kamoun, est partagé entre son amour pour sa femme, ses parents et les traditions familiales.
La Grand-mère Julie représente la tradition. Haute en couleurs, elle veut diriger la maisonnée en « bonne mère, abusive et autoritaire ».
La Mère - Rachel - aux prises avec sa belle mère, avec sa fille qui fréquente un antillais, avec son fils qui en a épousé une, sans rien dire à personne avec les voisines cancanières… représente dans la pièce l’éducation juive.
Edith, la jeune fille de la famille, très intégrée au milieu antillais, n’épouse pas les problèmes de sa famille en ce qui concerne la mixité. Elle découvrira par son mariage avec un antillais, qu’il lui faudra sacrifier ses coutumes « pour sauver son ménage ». Elle est le reflet de la nouvelle génération.
Le Père, Monsieur, très respecté par la communauté juive est accablé par le mariage de son fils. Il représente la mémoire.
La famille Jean-Baptiste
Man Félicité, la grand-mère de Marie : le bon sens populaire par excellence, ne mâche pas ses mots à sa petite fille et ne comprend en aucune façon son mariage et encore moins sa conversion au judaïsme :
« La famille Kamoun, dit-elle, ki pa sa vwoué an nèg an zié… Tu pourras me dire tout ce que tu veux, mais mwen sav’ an chose : quand tu prendras ton enfant dans tes bras pour le consoler, ce n’est pas une chanson juive que tu lui chanteras, mais la berceuse que Moi, Man
Félicité, je te chantais… »
Marie, Jeune femme moderne, a découvert le judaïsme chez les Kamoun, dont elle était la voisine et a aimé cette religion, sa conversion est sincère et son désir est que ses enfants ne soient pas partagés dans leur foi. Elle devient même juive orthodoxe et se trouve à la fin de la pièce en conflit avec Mémé Julie, qui elle ne sait pas lire l’hébreu dans les livres et reste très traditionaliste.
Julien, le cousin de Marie, est amoureux d’Edith et l’épousera, ce qui exaspérera un peu Man Felicite et la famille Kamoun.
Je raccroche et je meurs est une comédie, qui, sous des dehors légers et distrayants, prétend s’attaquer à un problème très présent dans les sociétés juives et antillaises : les liaisons et les mariages interraciaux.
Le mariage mixte soulève des enjeux graves mais universels : le choc des générations, des cultures, des croyances et traditions religieuses.
Cette pièce interpelle le public sur un fait de société : Assimilation - Intégration. Il est vrai, malheureusement, qu’à cause des intolérances, des non-dits, des préjugés, ces rapports prennent le plus souvent une note vaudevillesque.
Ma pièce se voudrait le fidèle témoin de ces contradictions, tantôt tragiques, tantôt comiques et ne cherche qu’à tendre aux personnes concernées, un miroir critique certes, mais généreux et qui veut croire que le théâtre peut faire avancer les choses : « Castigo redendo mores! » « Je cherche à corriger » disait déjà le grand Molière.
La question posée : Pour ou contre le mariage mixte ? Au public d’y répondre.
Maddy Gabay
Je raccroche et je meurs nous parle de rencontres d’hommes, rencontres souvent inéluctables car plus puissantes que toutes les barrières dressées par la race et dans cette pièce, par la religion, quand ces rencontres n’ont pour moteur que l’amour.
Comment parler de l’engoncement sourd de ceux qui croient qu’une culture est figée dans les têtes de ceux qui la portent, sinon comme l’auteur ?…
Dans nos sociétés Caribéennes, issues, de part leur essence, de déportements et d’exils, peut-on empêcher le brassage au sens le plus large ?
Je raccroche et je meurs, parle de la rencontre d’une famille juive et d’une famille nègre martiniquaise, par leurs enfants qui se sont mariés à l’insu de leurs parents respectifs et surtout des diverses réactions à ce type de rencontres, qui sont en fait, tacitement interdites des deux côtés.
Comédie de mœurs et de temps, Je raccroche et je meurs - sous prétexte de théâtre - fustige l’intolérance, obtuse et sclérosée, avec le fil électrique de l’humour, fil qui peut être aussi celui du téléphone, colporteur de nos jours encore de ragots (et de l’incapacité de communiquer) souvent source d’incompréhension entre les habitants de cette île, qu’est le globe terrestre.
Ruddy Sylaire
"... Dans ce contexte souvent douloureux, le mérite de Marly Gabay est d'avoir voulu faire découvrir sous une lumière différente ces témoignages de ralités qui se vivent au quotdie, aux Antilles, avec leur cortège de déchirements, mais aussi de richesses et de beauté toute simple. " La tribune juive, 13 juillet 2000
39, rue Broca 75005 Paris