Cathy Moulin est une actrice comique à la carrière en chute libre. Elle vit seule avec son fils Rico témoin des interrogations, des bizarreries, des extravagances et des relations conflictuelles de sa mère. Relations qu'elle entretient tout aussi bien avec sa sœur ou son agent. Mais l'amour et la perspective d'un voyage au Galapagos apaiseront-ils cet être tourmenté ?
Je suis drôle est une comédie grinçante, une confession où l'humour côtoie la beauté d'une femme au bord de la crise de nerfs.
Lors d'une première lecture, je disais à Claude Perron que si nous devions faire apparaître le mari de Cathy Moulin - qui est simplement évoqué dans le texte - je voudrais qu'il soit joué par Bill Murray. Pour moi, la drôlerie de cette pièce se rapproche de cet acteur à la fois perdu et hilarant.
Je suis drôle est une véritable comédie non par le titre - Cathy Moulin n'est sans doute pas très drôle dans ses spectacles - mais par l'involontaire confession dérangée et désopilante qu'elle partage avec son fils, sa sœur, son agent et son amant. C'est donc dans un espace très simple d'un petit appartement où le salon et la cuisine sont une même pièce, que nous découvrons les deux protagonistes de notre histoire. Fabrice Melquiot dessine ici un portrait d'une femme au milieu de la quarantaine, d'une comique proche du gouffre, qui traverse les aléas de la vie avec son fils de dix-sept ans.
L'humour chez Fabrice Melquiot est un révélateur des failles, des faiblesses, car son texte est une comédie dotée d'un fort sens poétique. C'est dans cet écart que nous entrevoyons cette fragile humanité. La comédie reste un miroir fascinant des relations humaines ; le rire nous découvre toujours un peu plus. En un sens, le rire nous montre.
En 2009, nous avions créé Pollock du même auteur. Claude Perron, séduite par l'écriture, lui demanda une pièce. Après quelques échanges, il lui envoya cette petite dinguerie taillée sur mesure pour cette actrice hors du commun.
Paul Desveaux
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