La dernière fois que l’on avait vu Volodia Serre à l’Athénée, c’était dans les affres tchékhoviennes des Trois Sœurs, qu’il mettait en scène et interprétait… aux côtés de ses trois sœurs. Le voici aujourd’hui confronté à un autre monument de la littérature russe – Dostoïevski, pas moins ! – et entouré du compositeur Sébastien Gaxie et de l’ensemble 2E2M.
Œuvre fulgurante et tardive, Le Rêve d’un homme ridicule déploie les obsessions récurrentes de l’écrivain : doubles et hallucinations, nihilisme et rêves de grâce.
Unissant le lyrisme du texte à celui de la musique et de la voix, cette version opératique, électronique ouvre sur des espaces infinis, où s’accomplissent les voyages interstellaires de Dostoïevski. Sommes-nous devant un homme qui rêve qu’il rêve ? Est-il mort, revenu parmi les hommes pour prêcher ? Sommes-nous les témoins ou les acteurs de son délire ?
« L’homme a choisi le théâtre. Il vient donc parler directement et sans détour aux spectateurs. Il a lui-même réuni les moyens scéniques qui doivent permettre de rendre son rêve visible. » Quel est ce songe, comment l’interpréter ? Gardons-nous de juger trop vite : les hommes peuvent être ridicules, mais il n’en va pas autant de leurs rêves.
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris