Une voix, qui ne sait pas à qui elle appartient, répond à une question qu’elle n’entend pas, et raconte une histoire qu’elle a oubliée. Une pièce sur les failles de la mémoire, avec pour fil conducteur la disparition du père. Une voix cherche à raconter le passé, et à dresser un portrait du père disparu, mais elle l’inventera à partir des lapsus, des faux souvenirs, des tabous, des sensations premières gravées, des associations libres, semblant suivre en direct les errances de son propre cerveau, cherchant à donner forme au passé dissout dans l’oubli, à l’inconnu qu’on garde en soi.
« La mémoire n'est pas en nous, c'est nous qui nous mouvons dans une mémoire-Etre, dans une mémoire-monde. » Gilles Deleuze
« D’où je viens ? Je ne l’ai jamais su (je ne m’en souviens plus).
« Derrière moi le fantôme qui m’a faite ».
J’ai fait ce spectacle pour délirer mon origine, pour promener ma langue dans une Mémoire-monde, paysage, tunnel, cime, banquet, pour m’affranchir de ma toute petite identité, pour abandonner père et mère.
Je vous invite à prendre la fuite.
Pour jouer Jebrûle, j'ai choisi de ne pas écrire de texte, ni même d'apprendre par cœur un texte déjà écrit. Il est apparu au cours des répétitions que le jeu sincère d'un spectacle qui parle d'oubli, de mémoire perdue, pourrait être précisément de ne pas connaître par cœur mon texte, d'avoir à le découvrir (ou l'inventer, c'est pareil) chaque jour.
C'est à ce jeu que je vous invite. Venez chaque jour découvrir le spectacle qui s'écrit entre vous et moi. »
Marie Payen
« Que ceux qui n'ont pas vu ce travail s'y rendent immédiatement. Ce qu'elle ose au plateau, à vue, en direct, sans filet, on n'a jamais vu personne le tenter de la sorte. Une exploration en forme de retour aux racines, du théâtre, du mot, du jeu, de la présence, improvisation et prise de risque maximal mélangé à une dextérité qui dit que la comédienne est grande. » Joëlle Gayot, France Culture
« Le pari de Marie Payen tient à ce manifeste splendide : « La forme ne résout rien. » Puisque c’est le mouvement même par lequel nous réformons et déformons sans cesse le passé qui témoigne de la vie de la mémoire, elle choisit l’improvisation, faisant de ce spectacle une gageure : pour l’acteur, dont il renouvelle le travail ; pour le spectateur, dont il déplace la posture et les attentes ; pour le lieu théâtral, qu’il inscrit dans une autre temporalité, et dans une autre finalité. » Marion Alev, Au Poulailler - Blog
« Marie Payen nous fait don d’un spectacle indispensable, parce qu’il n’a jamais été fait et parce qu’au moment-même où il se fait, prenant forme sous vos yeux, forme inconnue, jamais vue, il est tout simplement vivant. Intensément vivant. Comme une émotion. Ou un brasier. » Chez Dedalus - Blog
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