Kalla, le feu

le 19 mars 2004
1H20

Kalla, le feu

Kalla, le feu est un opéra sauvage fait de terre, de feu, de corps nomades, de voix traditionnelles de l’Océan Indien et de voix lyriques.

« Là où est le feu, là est ma maison » Proverbe Bambara
« - Qu’emporteriez-vous si votre maison brûlait ? - Le feu » Jean Cocteau
« Le Feu appelle le Feu » Proverbe malgache

Un opéra sauvage
La mise en scène

La Réunion, île de feu, et le théâtre Talipot

Le Théâtre Talipot

La presse

Depuis 1986, le Théâtre Talipot, Compagnie de l’Ile de la Réunion, parcourt le monde à la recherche d’un art authentique et contemporain inspiré du métissage, du dialogue des cultures et des traditions orales.

Après le grand succès des Porteurs d’eau et de Passage, le Théâtre Talipot a créé Kalla, le feu, opéra sauvage fait de terre, de feu, de corps nomades, de voix traditionnelles de l’Océan Indien et de voix lyriques.

Kalla la rebelle, l’insoumise, pour avoir choisi la liberté, est rattrapée par les chasseurs d’hommes et jetée dans le gouffre du volcan. Mais au cœur du feu, elle devient feu, feu pour la nuit des hommes, feu pour l’ombre et les ombres, pour appeler ses enfants exilés et réveiller les soumis… Pour faire trembler la terre et remettre en marche les nomades endormis.

Lorsqu’on connaît le Théâtre Talipot, on sait qu’il est fait d’images, de sensations, de musiques et de paroles entremêlées. Inutile donc de chercher une histoire linéaire… On regarde et on écoute de tous ses sens.

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La Réunion est un volcan jailli du fond de l’océan il y a 3 millions d’années... 5 000 mètres sous l’eau, 3 000 mètres au-dessus... Un volcan vivant, régulièrement en éruption... Un sein dressé vers le ciel qui depuis 400 ans nourrit, porte des hommes et femmes venus des quatre horizons... de Chine, d’Inde, d’Afrique, d’Europe...

Le métissage qui a été le fruit d’une histoire douloureuse, l’esclavage, est désormais un défi pour aujourd’hui et demain. Chaque homme de cette île porte en lui l’Orient et l’Occident.

Le travail du Théâtre Talipot est de retrouver le lien, au-delà des ruptures de l’histoire, d’interroger le corps de l’acteur qui porte en lui la trace de l’exil, du voyage, de l’ailleurs, et aussi le murmure d’un océan primordial, promesse d’un monde en devenir.

Le mouvement, le chant, témoignent de cela et créent l’espace de la rencontre.

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La musique et la voix
Le cœur du travail est la rencontre et le frottement des voix de la terre, traditionnelles, et des voix lyriques. Le rapport des voix primitives à des voix lyriques est une façon de relier les mondes et territoires imaginaires. Le feu n’a pas de frontière et permet la fusion. Le travail sur le feu nous amène à une recherche sur le choeur.

La musique est composée par l’ensemble des artistes, en collaboration avec Ricky Randimbiarison (déjà auteur de la musique des Porteurs d’Eau). Les voix traditionnelles rencontrent les voix lyriques (contre-ténor, soprano). Les instruments traditionnels (pierres, tambours, corne, bobre, kayamb) rencontrent le violoncelle, la harpe, Bach, Purcell, Pergolèse.

Le texte
Ecriture en cercle, avec le frottement du français et les langues maternelles, les langues d’origine. Travail sur la musicalité d’une parole qui court sous la braise... Langues de feu, essentielle, courte, pas bavarde, organique.

La parole est dite, chantée, murmurée, portée par un acteur ou un chœur. La parole provoque le mouvement et la danse.

La danse et le mouvement
Notre travail sur le mouvement s’axe autour de la notion de “corps démembré”. Un corps dont les membres deviennent des partenaires, dissociés de lui.
Le mouvement évoque les frottements, la vivacité du feu, le murmure, l’explosion, la course de la lave... l’énergie du feu. Ce mouvement, cette énergie, ces corps sont travaillés au croisement de différents “territoires” et arts inspirés du monde créole, indonésien, africain.
La mise en scène est inspirée par la confrontation des archétypes et des symboles. Les corps sont comme des hiéroglyphes, des corps-signes comme des fentes, qui permettent d’accéder à l’autre côté. Le choeur est à la source de toute expression.

Philippe Pelen Baldini

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Grâce à son travail de recherche et de création inspiré du métissage et du dialogue des cultures, le Théâtre Talipot, implanté à La Réunion, au coeur de l’Océan Indien, veut servir une forme d’expression authentique et contemporaine. Le parcours, l'exil, la quête, la rupture, l'urgence d'être, la mémoire des corps sont des thèmes essentiels à sa recherche artistique.

« Le Théâtre Talipot, un théâtre des Origines » Georges Banu

« Le Théâtre Talipot est de toutes les terres où jouer à représenter le rêve ouvre la voie à une autre réalité. » Françoise Gründ, musicologue et spécialiste d’ethnoscénologie, artiste peintre et auteur dramatique

« La mémoire et le théâtre permettent de garder les liens vivants. Le passage du rituel à la représentation permet le ressenti intérieur de ces liens, la Beauté devient un aide-mémoire de la Beauté des origines, non pas uniquement celle de nos ancêtres de quelque partie du monde soit-elle, mais de notre propre origine, celle qui nous met en mouvement aujourd’hui. » Philippe Pelen Baldin

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« Un spectacle qui brûle le regard comme des braises, et dont on ne sort pas indemne, qui vous laisse des papillons de lumières dans les yeux, non pas l’éblouissement du beau, mais le rayonnement abominable de l’horreur qui ravage le monde et dont l’étincelle première est toujours en nous, tapie au plus profond.

(...) Un spectacle qui échappe aux classifications et qui s’auto-dévore dans le tourbillon d’une énergie ardente. Un spectacle qui fait feu de tout bois : conte, danse, rituel, chants traditionnels, percussions, art lyrique, musique classique... Ce n’est pas tant la flamme séductrice et changeante qui intéresse Philippe Pelen Baldini que le frottement d’où jaillit l’étincelle, frottement des corps bien sûr, frottement des langues, frottement des musiques, des voix, frottement des pensées aussi , frottement des mythologies, frottement des peurs et des angoisses. (...) Un théâtre qui brûle la rétine et nous ouvre les yeux par les tripes. Le vrai feu salvateur de la scène. »

Sylvie Chalaye, Africultures, Sept 2002

« …) A la tête de la compagnie, lancée il y a seize ans, Philippe Pelen Baldini et Thierry Moucazambo tressent patiemment les fils d’une identité hybride et chamarrée à l’image de leur île. (…) Recouverts de terre ou en costume d’aujourd’hui, ces acteurs, par ailleurs excellents musiciens et chanteurs, font advenir cette fable des origines, nouant dans l’écheveau universel les destins de tous les êtres, au-delà de la couleur de la peau, des pays, des époques. Le spectacle procède par hiatus (…) Kalla réussit à sceller un pacte entre ces éléments hétéroclites. »

Rosita Boisseau, Le Monde, 21-22 juillet 2002

« (…) Sollicitant la vigueur éloquente et immédiate des archétypes, Kalla, comme son sous-titre l’implore presque-le feu-, est une pièce de la brûlante transgression, où danses et chants d’une profondeur rauque sont fouettés de rythmes primitifs. Une scansion parfois insoutenable tant elle parle aux tripes. Tant elle soulève le sang. (…) On le constatera, dans Kalla le feu, le verbe est rare : au langage usuel se substituent les mots du corps fait de soubresauts, de revirements, cambrures et courbures mêlées. Un verve organique, songe-t-on, opposant vie et grâce à la haine…(…) Nul besoin de phrases, sur les lèvres de Kalla, même si avec ses cinq sens, il faut l’écouter. »

Aude Brédy, L'Humanité, 8 juillet 2002

« (…) A l’image de son île d’origine, ce spectacle est une île volcan creuset, une île carrefour où s’embranchent et se métissent des langues, des légendes, des sons, des saveurs, des images venues des quatre coins du monde, Chine, Inde, Afrique, Europe.

De ce cratère, de ce foyer fertile, la troupe du Théâtre Talipot fait sortir un spectacle étincelant et ardent où entrent en fusion le Stabat Mater de Pergolèse et des chants traditionnels d’Afrique, une harpe, un violoncelle et des percussions, tambours et silex. (…) Quatre-vingts minutes de bonheur, c’est court, mais c’est toujours ça de pris à l’ennemi, comme ont dit. »

Jean-Marc Stricker, France Inter, 14 Juillet 2002

« (…) Le frottement qui donne naissance au feu et à la vie sert de base à ce travail très physique et visuellement superbe qui croise les mémoires collectives, les langues, le choc des ailleurs, le combat des corps et des couleurs. » Marion Vignal , Théâtres, (L’Express en Avignon), N° 3 Juillet 2002

« (…) Les comédiens, sous la direction inspirée de Philippe Pelen Baldini, estomaquent le public tant leur savoir-faire est grand et leur générosité totale. Les corps exultent, se mêlent et se libèrent dans des séquences somptueuses. Aux chants traditionnels font écho d’émouvantes pièces lyriques aux accents baroques. Décors, costumes, lumières, maquillages, tout contribue à la réussite de cet opéra qui, créé dans une île lointaine à nos yeux, s’empare de l’universel. »

Joseph Corda, La Marseillaise, 11 Juillet 2002

« Le feu et la vie mis en lumière. Un savant mixage de plusieurs expressions artistiques dans le spectacle de Philippe Pelen Baldini. Au Théâtre des Halles, de Kalla, Le feu jaillit une éminente beauté. (…) Le spectacle est envoûtant, magique, surnaturel mais tellement émouvant. Des instruments et des voix traditionnelles s’harmonisent au lyrique, à la harpe au violoncelle, à Bach et Purcell (…)

Une musique qui attire une gestuelle à l’intersection de plusieurs influences, avec une splendide chorégraphie à la fois ancrée dans les cultures indonésienne ou africaine, mais aussi contemporaine pour évoquer les combats et les drames. Chant danse et jeu étant servis par d’excellents acteurs. Les peintures corporelles apportent une belle touche. L’ensemble laisse sourdre une grande force. »

Bruno Alberro, Le Dauphiné libéré/Vaucluse matin, 20 Juillet 2002

« Opéra tellurique et sauvage convoquant tous les éléments et les êtres en un vaste creuset, Kalla est un des spectacles les plus éblouissants du festival Off 2002. Mêlant les voix traditionnelles de l’Océan Indien et les chants du baroque occidental, mélangeant le sang et la boue, les pierres et la chair, le Théâtre Talipot propose un spectacle esthétisant, charnel et brutal, qui cristallise la beauté en une alchimie mystérieuse et magique venu droit des entrailles de la terre. (…) 

Eruptif et toujours en équilibre sur les lignes de faille, le travail de cette compagnie interroge les fractures de la terre et des hommes. Le métissage, résultat de la douloureuse et longue histoire de l’esclavage, est aussi la promesse de l’avenir. De ce mélange naissent les crases paradoxales et fulgurantes écrites et mises en scène par Philippe Pelen Baldini.

Au-delà des ruptures culturelles et historiques, apparaît un spectacle qui fait vaciller nos catalogues mentaux et nos habitudes de distinctions catégorielles. Bach, Purcell et Pergolèse viennent se mêler aux voix de l’Océan Indien et le chant qui naît de cette union atteint un rare équilibre et une exceptionnelle beauté. (…) De ce mariage étonnant naît un rejeton héroïque et brutal, poignant, enthousiasmant et protéiforme. Ce spectacle ambitieux et émouvant laisse l’âme pantoise et les yeux éblouis. A ne surtout pas rater. »

Catherine Robert, Theatreonline, 19 juillet 2002

« Avec Kalla, le feu, le Théâtre Talipot nous offre encore un petit chef-d’œuvre […] Talipot […] sort de l’imaginaire pour s’ancrer dans la réalité, pointe du doigt les répétitions de l’Histoire, de l’âge de fer au monde contemporain, d’un humanité en marche sous ses aspects les plus sombres […] Kalla met le feu pour un monde meilleur. » Pascale Entz, Le quotidien de la Réunion, 8 juin 2002

« Des moments poignants comme autant d’exutoires pour tortures inavouées et d’hommages impromptus à la féminité, celle d’où vient le salut. » Marine Dusigne, Le journal de l'île de la Réunion, 12 juin 2002

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Spectacle terminé depuis le vendredi 19 mars 2004

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