Distribution en alternance.
Après une représentation de théâtre, un philosophe débarque sur le plateau pour discuter avec les gens qui font le spectacle. On commence par ouvrir une bouteille, la discussion est dès lors détendue, légère, mais aussi polémique.
En effet, le philosophe n’est pas très content de ce qu’il voit au théâtre et les artistes sont susceptibles. Les thèmes abordés sont nombreux :
Pourquoi faire du théâtre ? Peut-il changer le monde ? Et qu’est-ce que le théâtre ? Au service de qui et de quoi est-il fait aujourd’hui ?
Le philosophe propose alors une autre manière de faire du théâtre. Et si ce n’est plus du théâtre, qu’importe, il l’appellera théâtre…
Sur un mode léger, voire humoristique, ce débat pose des questions essentielles sur l’art et notre époque. Loin de n’intéresser que les gens de théâtre, ce projet s’adresse à tous.
En parlant du monde, on touche à l’universel. Le souci de la pédagogie est primordial : en plaçant un philosophe qui n’y connaît rien au jargon théâtral au cœur de la discussion, les « professionnels » se voient dans l’obligation de préciser tout un tas de termes appartenant au vocabulaire théâtral.
Et parler du théâtre, c’est déjà du théâtre…
Le dramaturge : Dans notre théâtre, des meurtres sont commis, des contrats conclus, des adultères consommés, des hauts-faits accomplis, des guerres déclarées. On y meurt, on y engendre, on y achète, on y outrage, on y trafique. Bref, on y fait paraître la vie des hommes en commun sous tous ses aspects. Nous nous saisissons de tout ce qui peut faire de l'effet, nous ne reculons devant aucune innovation.
(...)
Le comédien : Mais je puis vous affirmer que nous ne sommes pas des bouffons écervelés. Nous sommes des gens qui travaillons durement, qui nous soumettons à un contrôle sévère, qui donnons le meilleur de nous-mêmes, ne serait-ce qu'à cause de la concurrence, laquelle est énorme.
(...)
Le philosophe : Plus notre art est grand, moins il faut emprunter à la réalité de quoi construire une parcelle de vie. Il est parfaitement exact de dire que nous imitons des événements de la vie, mais ce n'est pas tout. Au diable les processus! L'essentiel est de voir à quelle fin nous les imitons. Pour remplir les hommes de passions et de sentiments.
(...)
Un spectateur vous dit qu'il a l'impression qu'on lui tapote les genoux ! Qu'on le perce à jour, qu'on le comprend mieux qu'il ne se comprend lui-même, qu'on découvre ses envies secrètes et qu'on les satisfait ! N'y a-t-il pas là quelque chose d'horrible !
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