Marguerite Duras s’est inspirée d’un fait divers pour écrire L’Amante anglaise, mais ce qui l’intéresse réellement derrière l’affaire criminelle, et ce qui anime le geste de mise en scène d’Émilie Charriot, c’est le mystère insondable, métaphysique, de ces étranges figures. Pourquoi Claire Lannes a-t-elle tué ?
Représentations surtitrées en anglais : chaque vendredi. Représentation surtitrée en français : mardi 25 mars. Représentations en audio-description : jeudi 03 et dimanche 06 avril.
Un homme et une femme, Pierre et Claire Lannes, répondent tour à tour aux questions de L’Interrogateur. Dès le début, Claire Lannes reconnaît avoir assassiné Marie-Thérèse Bousquet, une cousine sourde et muette qui était aussi leur femme de ménage et cuisinière, et avoir découpé en morceaux puis disséminé son corps. Pierre Lannes, qui vit pourtant sous le même toit, n’a rien vu.
Marguerite Duras s’est inspirée d’un fait divers pour écrire L’Amante anglaise, mais ce qui l’intéresse réellement derrière l’affaire criminelle, et ce qui anime le geste de mise en scène d’Émilie Charriot, c’est le mystère insondable, métaphysique, de ces étranges figures. Pourquoi Claire Lannes a-t-elle tué ? Dominique Reymond incarne cette femme qui se tient « de l’autre côté du monde », au-delà de tout jugement moral. Nicolas Bouchaud et Laurent Poitrenaux complètent l’insaisissable trio, pour lequel les questions semblent créer des décalages troublants, ouvrir des silences, plutôt que d’appeler des réponses.
Avec cette pièce dont Duras précise qu’elle doit être représentée « sans décors ni costumes », Émilie Charriot creuse le sillon d’un théâtre centré sur la parole. L’irréductible opacité du texte, sa langue faussement simple, sa poésie quotidienne, font appel à l’imagination du spectateur, et c’est dans notre esprit que les images prennent forme. L’espace, dépouillé, est d’abord construit par la lumière. Et les acteurs semblent à nu, dans un jeu intense, paradoxal, entre clarté et obscurité.
« Émilie Chariot réunit trois extraordinaires comédiens pour explorer les mystères de L’Amante anglaise. La metteure en scène propose une lecture iconoclaste de Duras, tranchante et originale. » La Terrasse
On sait que Marguerite Duras a récrit l’Amante anglaise, retravaillant son roman, pour en faire une pièce de théâtre. Il n’y a pas de gras. Chaque phrase a un sens. Émilie Charriot, à sa façon (ce n’est pas la seule possible) rend hommage à ce texte de théâtre. Sans s’enfermer dans la même radicalité que Jacques Osinski il y a quelques mois à l’Atelier, elle propose un dispositif simple et sans fioritures et, surtout, fait la part belle à ses interprètes. Dominique Reymond campe parfaitement et subtilement la folie de Claire Lannes, Laurent Poitrenaud donne des accents inattendus, mais justes au personnage de Pierre Lannes; quant à Nicolas Bouchaud (l’interrogateur), son talent est ici celui d’un acteur plus que celui d’un comédien ; paradoxalement, bien qu’il tire son rôle à lui plus qu’il ne va vers son rôle, il nous donne l’impression que celui-ci a été écrit pour lui. Tous trois, dans leurs mots, dans leurs silences, dans l’expression de leur visage et de tout leur corps, réalisent une excellente prestation. Alors, certes, il ne s’agit que d’un fait divers, mais courez-y pour le plaisir de les voir jouer. Je m’étais ennuyé au Théâtre de l’Atelier en novembre dernier, je me suis réjoui ce soir aux Ateliers Berthier.
On est loin de la remarquable interprétation par Michel Lonsdale et Madeleine Renaud... La mise en scène (scène/salle) brise le huis clos infernal et n'aide pas le jeu des acteurs.
Pour 2 Notes
On sait que Marguerite Duras a récrit l’Amante anglaise, retravaillant son roman, pour en faire une pièce de théâtre. Il n’y a pas de gras. Chaque phrase a un sens. Émilie Charriot, à sa façon (ce n’est pas la seule possible) rend hommage à ce texte de théâtre. Sans s’enfermer dans la même radicalité que Jacques Osinski il y a quelques mois à l’Atelier, elle propose un dispositif simple et sans fioritures et, surtout, fait la part belle à ses interprètes. Dominique Reymond campe parfaitement et subtilement la folie de Claire Lannes, Laurent Poitrenaud donne des accents inattendus, mais justes au personnage de Pierre Lannes; quant à Nicolas Bouchaud (l’interrogateur), son talent est ici celui d’un acteur plus que celui d’un comédien ; paradoxalement, bien qu’il tire son rôle à lui plus qu’il ne va vers son rôle, il nous donne l’impression que celui-ci a été écrit pour lui. Tous trois, dans leurs mots, dans leurs silences, dans l’expression de leur visage et de tout leur corps, réalisent une excellente prestation. Alors, certes, il ne s’agit que d’un fait divers, mais courez-y pour le plaisir de les voir jouer. Je m’étais ennuyé au Théâtre de l’Atelier en novembre dernier, je me suis réjoui ce soir aux Ateliers Berthier.
On est loin de la remarquable interprétation par Michel Lonsdale et Madeleine Renaud... La mise en scène (scène/salle) brise le huis clos infernal et n'aide pas le jeu des acteurs.
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.